SeeBeyond joue la carte des standards

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Les éditeurs de plates-formes d’EAI ont bâti leur réputation, entre autres, sur la richesse de leur palette de connecteurs applicatifs. Mais voilà que des standards renouvellent cette problématique. Comment s’adaptent-ils à ce nouveau contexte ? La réponse de SeeBeyond…

A la fin du mois de mars sera disponible la prochaine version de la plate-forme d’intégration applicative (ou EAI) de l’éditeur SeeBeyond. C’est une évolution majeure de son produit, résultat de trois années de développement, représentant un investissement de plus de 130 millions de dollars. Examiner d’un peu plus près cette version est intéressant car cela permet de voir comment un spécialiste historique de l’EAI réagit face aux bouleversements que connaît ce domaine applicatif suite à l’émergence de standards.

En effet, les outils d’EAI, apparus depuis le début des années 90, étaient structurés il y a peu de temps encore autour de trois couches : des connecteurs qui permettent aux grandes applications (PGI, CRM…) de se brancher sur la plate-forme d’intégration ; une couche de transformation et de routage des données en fonction de règles de gestion et enfin une couche permettant de modéliser ces règles de gestion, sous la forme de processus métiers. La valeur d’une plate-forme EAI s’évaluait notamment en fonction du nombre de connecteurs proposés pour dialoguer avec des applications. Des connecteurs propriétaires donc. Par ailleurs, les outils d’EAI se sont révélés complexes à installer et fort coûteux. Bien souvent, ils ont déçu les entreprises qui s’en sont équipées.

La valeur se déporte vers les couches hautes

Mais voilà que depuis deux ans, une dynamique de standardisation s’est enclenchée. D’abord autour de Java avec le standard JCA (J2EE Connector Architecture) qui offre une interface d’accès aux applications d’entreprise, comme JDBC a standardisé l’accès aux différentes bases de données relationnelles. Plus récemment sont apparus les premiers standards des services Web. Du coup, les couches basses de l’intégration, en particulier la couche transport, ont de plus en plus vocation à se conformer aux standards. Conséquence : la « valeur » des plates-formes EAI s’est déportée du transport, c’est-à-dire des connecteurs, aux couches supérieures, comme la modélisation des processus. Autre tendance : l’intégration n’est plus l’apanage des seuls spécialistes de l’EAI et se retrouve au coeur de plusieurs domaines applicatifs comme les serveurs d’applications et les portails. Mêmes les éditeurs de PGI mettent au point des outils facilitant le dialogue applicatif en environnement hétérogène, tel SAP et sa stratégie NetWeaver (voir édition du 17 janvier 2003). On assiste en outre à la naissance d’une nouvelle classe de serveurs d’intégration bâtis sur les standards précédemment mentionnés. Le Gartner Group les a baptisés : « Enterprise Service Bus » (ESB) (voir édition du 23 décembre 2002). En résumé, les plates-formes d’EAI traditionnelles sont à la fois dévaluées par le phénomène de standardisation et, d’autre part, de plus en plus durement concurrencées.

Complet et ouvert

Quelle est la riposte de SeeBeyond ? Premier point : SeeBeyond joue le jeu des standards et a totalement repensé son produit, baptisé « Integrated Composite Application Networks » (ICAN), autour de ceux-ci. Résultat : la nouvelle version ne comporte pas de connecteurs propriétaires. Cela dit, il est difficile de dénicher une ou plusieurs fonctionnalités véritablement différenciatrices par rapport à celles que l’on trouve dans les produits concurrents, si ce n’est, aux dires des dirigeants de SeeBeyond, un outil de développement ergonomique permettant de concevoir une application intégrant de multiples sources de données… Sinon, on trouve sans grande surprise la modélisation de processus, un portail, un outil d’extraction de données (ETL), ainsi qu’un outil d’évaluation et de suivi de performance des processus métiers (ou BAM, Business Activity Monitoring)…

« Le facteur de différenciation de notre produit réside dans son caractère à la fois complet et ouvert, explique Rick DeDeyn, responsable marketing produits de Seebeyond. Grâce à l’ouverture, les entreprises peuvent adopter un de nos modules sans avoir à remettre en cause leur existant, ce qui est important dans le contexte économique actuel. La moindre ligne de code développée avec nos outils peut être exécutée dans un environnement WebSphere ou WebLogic ou tout serveur d’applications J2EE. A contrario, les éditeurs tels qu’IBM, BEA ou SAP ont toujours tendance à capter leur clientèle avec des produits qui ne sont pas tout à fait compatibles avec ceux d’autres fournisseurs. Notre force tient également dans la longue expérience que nous avons de l’intégration. »

Dans les mois qui viennent, nous verrons bien si les pure players de l’EAI tel SeeBeyond parviendront à maintenir leur attractivité face aux IBM, BEA, Microsoft… et s’ils emporteront l’adhésion des entreprises.