Serveur cache : efficacité peu convaincante

Mobilité

Afin de soulager le réseau et réduire les temps d’accès à l’information aussi bien sur Internet que sur son Intranet, l’Agence française de presse (AFP) a opté pour la mise en place de quatre serveurs cache sur son backbone le plus sollicité. Après un an d’utilisation, Stéphane Guerillot, chef du département réseaux et télécoms au sein de l’AFP, fait le bilan sur la technologie cache.

VNUnet : Comment avez-vous résolu le problème du temps d’accès à l’information stockée sur Internet et sur votre Intranet ?

Stéphane Guerillot :

Il nous a semblé nécessaire de nous tourner vers une solution capable de gérer à la fois des proxy et des caches. Notre but était de réduire le temps d’accès à l’information. Nous avons ainsi mis quatre serveurs cache placés sur deux points de présence de notre backbone à Paris et à Washington au niveau de nos passerelles vers Internet. Le caching permet en effet d’accélérer l’accès depuis notre intranet aux informations disponibles sur Internet, y compris à nos propres serveurs de données.

VNUnet : Quelles sont les difficultés que l’on rencontre lorsqu’on décide d’opter pour des serveurs cache ?

Stéphane Guerillot :

En fait, la principale difficulté a été pour nous de savoir où exactement nous avions besoin de placer ces serveurs sur notre architecture. Toute l’efficacité de ces machines dépend en effet de leur positionnement sur le réseau. Il a fallu ainsi un ingénieur à temps plein pendant un mois pour réaliser ce travail d’étude. Ensuite, tout a été très simple. Compte tenu de nos besoins et du résultat de notre analyse au niveau du marché, nous avons opté pour le produit CacheFlow 5725, soit une des machines les plus puissantes de la gamme d’accélérateurs de serveurs CacheFlow.

VNUnet : Quel bilan tirez-vous après un an de mise en service de ces serveurs cache ?

Stéphane Guerillot :

Aujourd’hui, nous sommes satisfaits, même si au début nous étions un peu décontenancés par le faible résultat visiblement obtenu par les serveurs cache. En fait, seulement 30 % des informations consultées sont « cachées », c’est-à-dire accessibles à partir du cache plutôt qu’au travers de tout le réseau.

Nous avons donc pensé que les serveurs ne se trouvaient pas au bon endroit sur notre infrastructure, avant de nous raviser. En fait, le problème réside dans les particularités des requêtes effectuées. Le serveur cache n’est utile que si une information est demandée souvent et dans un laps de temps relativement réduit. Or, ce schéma est difficilement applicable pour nous car la demande d’information est sans cesse spécifique et surtout nos informations ont une durée de vie très courte. De ce fait, 70 % des informations viennent directement d’Internet.

VNUnet : N’ y a-t-il pas un moyen de paramétrer les serveurs cache, selon vos critères, afin de les rentabiliser au maximum ?

Stéphane Guerillot :

Un des grands avantages de ces serveurs cache est la simplicité d’installation, et d’administration. Tout est automatique. Nous n’avons donc pas de souci à paramétrer les machines, ce qui pour moi est réellement un point positif. Dès lors, le temps de survie des informations à l’intérieur des caches ne nous préoccupe pas, tout comme nous n’avons pas à déterminer à partir de combien de requêtes l’information doit être stockée à l’intérieur des caches. D’un autre côté, le fait que l’administration de ces serveurs se fasse automatiquement nous assure une fiabilité et une stabilité plus importantes.

VNUnet : N’aurait-il pas été alors plus judicieux d’augmenter le débit sur la bande passante ?

Stéphane Guerillot :

On ne peut pas faire non plus une course à la bande passante. Cette dernière coûte chère. Aujourd’hui nous avons un débit de 34 Mbit/s, ce qui est déjà très bien.

VNUnet : Avez-vous vu une baisse de trafic sur votre réseau ?

Stéphane Guerillot :

En fait, nous n’avons pas vu de baisse significative de l’occupation d’accès à Internet. Il faut toutefois ne pas oublier que dans le même temps, le trafic a augmenté, réduisant ainsi l’impact des caches. Mais je pense que l’occupation de notre réseau a dû baisser de quelques points.

VNUnet : Quels seront les prochains développements que vous apporterez à votre architecture ?

Stéphane Guerillot :

Pour le moment, les serveurs cache ne servent que pour les textes, les graphiques et les photos. Nous réfléchissons à améliorer le temps d’accès pour les informations ayant un support audio ou vidéo. Par ailleurs, nous pensons mettre des caches de moindre importance, sortes de mini-caches, sur des noeuds de notre réseau afin de gagner en performance et soulager les quatre caches existants.