Serveurs : en attente de l’après Itanium ?

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Intel, en reculant la sortie de son processeur Itanium de plusieurs mois, risque de voir les constructeurs attendre la prochaine génération de processeurs 64 bits. Déjà, au dernier Cebit d’Hanovre, les constructeurs informatiques laissaient voir leur perplexité sur ce nouveau processeur sans application spécialement conçue pour lui.

Le recul de la sortie du processeur Itanium d’Intel (voir édition du 19 juillet 2000) semble faire ressortir d’un coup toutes les inquiétudes à son sujet. Au point de s’interroger si les constructeurs ne semblent pas en définitive prêts à attendre la génération suivante de la puce 64 bits, déjà désignée sous le nom de Mc Kinley. « Je ne le crois pas », explique un ingénieur réseau d’HP en charge de la communication. « HP n’abandonne pas le projet, nous développons d’ailleurs toujours des prototypes sous processeur Itanium. Et la seule question à se poser est simplement de savoir quand il sera proposé dans notre catalogue », explique-t-il.

Outre Atlantique, HP a pourtant signalé à nos confrères américains qu’ils pourraient très bien se passer d’Itanium et se concentrer alors sur la prochaine version. Deux raisons pourraient expliquer cela, l’absence d’applications spécialement conçues pour un système à 64 bits, qui fait qu’il y aura, au début tout du moins, peu de différence entre les plates-formes IA-32 actuelles, et IA-64. La deuxième raison est la promesse de l’arrivée fin 2001 d’une nouvelle génération de serveurs qui pourrait entraîner les constructeurs à entendre sa sortie. Intel annonce lui même par ailleurs que Mc Kinley sera deux fois plus performant (voir édition du17 février 2000). Pourquoi les constructeurs se contenteraient-ils, alors, d’une version qui n’en finit pas d’être annoncée depuis 1998 ?

Toutefois, l’absence d’applications ne veut pas dire que le marché des processeurs 64 bits n’existe pas, au contraire. S’il est évident que le marché sera moins important que celui du 32 bits, sa cible, des serveurs haut de gamme, devrait lui assurer une position confortable. D’autant qu’IBM et Intel se plaisent à croire qu’il n’y aura pas de difficultés à passer d’un processeur 32 bits à 64 bits. « On est passé de 8 à 16 puis à 32 bits sans avoir rencontré de difficultés majeures. Passer au 64 bits devrait être de même. De façon imagée, c’est un peu comme de passer d’une route à deux voies à une route à 4 voies. La différence, c’est que tout va plus vite »,déclare Rupert Deighton, directeur de la division micro-electronics chez IBM.