Sharp accélère sa restructuration pour passer entre les gouttes

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Entre ventes d’actifs, suppressions de postes, accords technologiques et alliances capitalistiques, Sharp estime que sa restructuration devrait commencer à porter ses fruits à l’horizon 2013.

Embarqué dans la tourmente de l’électronique grand public nippone, Sharp mettra du temps à recouvrer la santé financière.

Les perspectives s’assombrissent à la lumière d’un 2e trimestre fiscal conclu en deçà des attentes, sur un résultat opérationnel négatif, à -74,8 milliards de yens (-723 millions d’euros).

Un an plus tôt, Sharp dégageait un bénéfice de 30,1 milliards de yens (291 millions d’euros).

Engagé dans une restructuration qui lui a déjà coûté quelque 850 millions d’euros, le groupe high-tech japonais a relevé de 100 à 155 milliards de yens (1,5 milliard d’euros) son déficit prévisionnel sur l’exercice annuel 2012-2013, à conclure au 30 mars prochain.

En net, les pertes devraient s’afficher à 450 milliards de yens, soit 4,35 milliards d’euros.

Ces prévisions tiennent compte d’une relance escomptée sur le semestre à venir, avec en l’occurrence un léger profit de 13 milliards de yens (125 millions d’euros) qui compenserait des pertes de 168,9 milliards de yens (1,63 milliard d’euros) enregistrées en mars et septembre 2012.

Dans cet esprit, Sharp maintient notamment ses objectifs 2012-2013 sur le segment des téléviseurs à écran plat, avec 8 millions de ventes, malgré une demande à la baisse sur le marché japonais et la forte concurrence des voisins coréens (LG, Samsung).

L’activité de fabrication de dalles LCD devrait toutefois connaître un recul, tout du moins à en constater des revenus prévisionnels rabaissées de 900 à 880 milliards de yens (7,7 milliards d’euros).

Pour autant, Sharp nourrit des ambitions en la matière, visant tout particulièrement l’ultra-haute définition, à 4096 lignes de 2160 points, puis à terme en 7680 x 4320, soit 33 millions de pixels, seize fois plus que la Full HD.

Cette arrivée sur le segment s’effectuera au moyen une alliance avec Panasonic et le groupe audiovisuel NHK, mais aussi d’un partenariat industriel et capitalistique avec le Taïwanais Hon Hai, connu sous le nom commercial Foxconn.

Fort de cet optimisme assorti de la revente de certains actifs, notamment de chaînes de production situées hors du Japon, Sharp a obtenu, à hauteur de 4 milliards d’euros, des prêts de plusieurs banques, dont Mizuho Financial Group et Mitsubishi Financial Group.

Reuters précise que ces diverses cessions foncières se sont associées à l’hypothèque de plusieurs usines et bureaux du groupe.

Autre moteur de relance, ce plan de restructuration. Voué à entrer en application à l’horizon 2013, il impliquera une coupe claire dans la masse salariale, à hauteur de 11 000 postes, soit quelque 20% des effectifs que Sharp sollicite à l’échelle du globe.

Devrait s’imposer, en parallèle, une ponction généralisée des salaires et la vente d’autres actifs, démarche échelonnée jusqu’en mars prochain et potentiellement génératrice de 213 milliards de yens (environ 2 milliards d’euros).

Crédit photo : Denis Vrublevski – Shutterstock.com

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