Sharp cherche un relais en Chine pour ses écrans IGZO

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Dans une impasse financière, Sharp ouvre son portefeuille technologique au groupe public chinois CEC, dans le cadre d’une coentreprise qui produira, en 2015, des écrans IGZO destinés notamment aux téléviseurs.

Embarqué dans la tourmente de l’industrie électronique japonaise, Sharp aborde une nouvelle étape dans son plan de restructuration amorcé à l’été 2012.

Dans la lignée d’une réorganisation de la direction, d’une ponction généralisée des salaires et d’une charrette de suppressions de postes, la multinationale, en grande difficulté, fait fructifier ses actifs en transférant certaines de ses technologies à un concurrent.

Elle va en l’occurrence ouvrir son portefeuille de brevets au groupe public chinois CEC (pour « China Electronics Corporation »).

Il s’agit là d’une alliance capitalistique : les deux partenaires vont monter une coentreprise qui fabriquera, à partir de mi-2015, des dalles IGZO d’une dimension maximale de 2,2 x 2,5 m, destinées aux ordinateurs portables, tablettes et téléviseurs.

Sharp, qui détiendra 8% du capital de cette société (soit environ 174 millions d’euros, le reste échéant à CEC), touchera des royalties et récupèrera une partie de la production, la R&D restant implantée au Japon.

C’est une première pour un groupe high-tech qui restreignait jusqu’alors ses activités à son marché domestique pour protéger sa propriété intellectuelle.

Mais il y a péril en la demeure pour Sharp, miné par de lourdes pertes – plus de 4 milliards d’euros – sur son exercice fiscal conclu le 30 mars dernier.

Son accord avec CEC devrait lui permettre de se projeter sur le long terme et d’entrer plus rapidement sur le segment de l’IGZO, satisfaisant ainsi la demande de clients comme Apple et Samsung.

Cette nouvelle génération de cristaux liquides (‘8.5’, dans la nomenclature) se base, comme le note Reuters, sur des films de transistors plus fins qui laissent passer deux fois plus de lumière et consomment moins d’énergie.

Elle constituera la pierre angulaire d’une offensive concentrée sur le segment des TV à écran plat, malgré une demande à la baisse et la forte concurrence des voisins coréens (LG en tête de liste).

Sharp vise déjà l’ultra-haute définition à 4096 lignes de 2160 points, puis à terme en 7680 x 4320, soit 33 millions de pixels, seize fois plus que la Full HD.

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