Sharp et Panasonic accélèrent leur restructuration

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Dure limite pour l’électronique grand public japonaise. Sa déliquescence se matérialise dans les difficultés de Sharp et Panasonic, qui enchaînent les suppressions de postes.

Dans une conjoncture économique défavorable guidée par la surévaluation du yen, une chute de la demande et la montée en puissance de la concurrence taïwanaise, les temps sont durs pour l’électronique grand public japonaise.

Les difficultés de Sharp et Panasonic l’illustrent. Le premier projette un plan de 3000 départs volontaires et le second pourrait supprimer 8000 postes supplémentaires à l’horizon 2013.

Pour passer entre les gouttes, Sharp a accéléré sa restructuration. Entre ventes d’actifs, accords technologiques et alliances capitalistiques, le Nippon va raser court dans sa masse salariale, avec l’objectif d’économiser quelque 2 milliards d’euros d’ici mars.

Aux dernières nouvelles, 11 000 postes étaient sur la sellette. La charrette pourrait s’alourdir alors que le plan de départs volontaires, voué à entrer en application pour la mi-décembre au plus tard, a retenu 1000 salariés de plus qu’escompté.

Les prévisions initiales faisaient état de 2000 défections. Les voici chiffrées à 3000.

Autant d’emplois supplémentaires en voie d’extinction, comme le souligne Reuters, pour une coupe claire rehaussée à 12 000 postes, soit plus d’un cinquième des collaborateurs que le groupe sollicite à l’échelle du globe.

Les coûts inhérents à cette restructuration impacteront les résultats du 4e trimestre 2012. Sharp escompte une perte nette de 24,3 milliards de yens (234 millions d’euros).

C’est dans la lignée de perspectives assombries par un exercice budgétaire 2011-2012 à -3,76 milliards d’euros et un 2e trimestre fiscal conclu sur un résultat opérationnel négatif, à -723 millions d’euros. Un an plus tôt, le bénéfice s’élevait à 291 millions d’euros.

En net, sur l’année fiscale 2012-2013 à conclure au 30 mars prochain, les pertes devraient a minima s’afficher à 450 milliards de yens, soit 4,35 milliards d’euros.

Sharp nourrit néanmoins des ambitions sur le segment des téléviseurs à écran plat et vise l’ultra-haute définition en 8K (7680 x 4320 points).

Fort de cet optimisme assorti de la revente de certains actifs, notamment de chaînes de production situées hors du Japon, Sharp a obtenu, à hauteur de 4 milliards d’euros, des prêts de plusieurs banques, dont Mizuho Financial Group et Mitsubishi Financial Group.

Panasonic explore lui aussi toutes les pistes pour recouvrer une stabilité financière. La stratégie à court terme implique une rationalisation de la production.

A cet effet, un plan de réduction des effectifs à hauteur de 8000 postes « est à l’étude », selon un porte-parole qui s’est confié à l’AFP.

Panasonic a déjà supprimé, depuis 2011, environ 40 000 emplois, essentiellement via des départs en retraite et des cessions d’activité, notamment dans les divisions TV et semi-conducteurs.

La réorganisation se poursuit et pèse lourd sur les finances du groupe : le 3e trimestre 2012 s’est terminé sur des pertes nettes de 698 milliards de yens (6,7 milliards d’euros).

Le directeur financier Kideaki Kawai a lancé un avertissement sur résultats, dans la perspective d’un exercice fiscal qui pourrait se clore, fin mars, sur des pertes nettes de 765 milliards de yens (7,4 milliards d’euros).

Les difficultés s’amoncellent, non seulement sur le créneau des écrans LCD, mais aussi des lecteurs Blu-Ray, des appareils photo et des smartphones.

Pour la première fois depuis 1950, les actionnaires ne percevront aucun dividende.

Crédit photo : Borislav Bajkic – Shutterstock.com

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