Sherlock 3 est-il inspiré de Watson ?

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La prochaine version de Sherlock, la troisième du nom, doit permettre à ses utilisateurs de se passer du navigateur par défaut de leur système d’exploitation : la fenêtre du logiciel devrait afficher les informations recherchées. Une méthode qui ressemble étrangement à celle utilisée par le logiciel Watson, de Karelia Software, dont le développeur principal a présenté une version lors de MacWorld San francisco.

L’application de consolidation de recherche d’Apple, Sherlock, devrait être présente en version 3 dans la prochaine mouture de Mac OS X, alias Jaguar. L’application, déjà présentée en quelques lignes sur le site d’Apple, devrait adopter le même aspect que les interfaces des iApps de la firme, mais surtout évoluer de deux manières : d’une part Sherlock ne devrait plus être responsable des recherches sur les volumes de la machine ; il devrait d’autre part se passer du navigateur Internet utilisé par défaut pour afficher les informations recueillies. Selon Apple, le logiciel « offre quantité de canaux, dont les films, les cotations boursières, un guide TV, les horaires de vols, le suivi des paquets et même les pages jaunes agrémentées d’indications routières ». Un tour de force qu’on a déjà vu dans une autre application, Watson, issue de la société de programmation Karelia Software, une firme installée en Californie qui tire son nom de la Carélie, vaste territoire situé entre la Finlande et la Russie. L’un des développeurs de l’entreprise, Dan wood, a déjà présenté Watson aux aficionados d’Apple durant The Power Of Ten, une session de présentation tenue par Avie Tevanian et Phil Schiller lors de MacWorld San Francisco en début d’année. Enjeu de cette présentation : démontrer la puissance et la rapidité de développement des applications en utilisant Cocoa, l’interface de programmation pour Mac OS X. La présentation n’avait rien d’ambigu : « Beaucoup de choses sur le Web ne sont pas du contenu ; il ne s’agit pas de texte, ce sont des applications. Mais il ne s’agit pas d’applications Mac, elles ne sont pas comme le Mac et demandent à passer de page en page. Donc Watson est une collection des services Web les plus puissants (?), sauf qu’il n’utilise pas de navigateur car il intègre les services dans l’interface Aqua. De sorte que nous l’avons appelée une ‘application Web de bureau’. Elle combine l’incroyable interface du Mac avec les plus puissants des services qu’on peut trouver. »

Watson n’est plus à proprement parler un méta-moteur de recherche. L’application en soi ressemble à s’y méprendre à une application Apple. Seules quelques présentations mal conçues peuvent faire penser qu’il ne s’agit pas là d’un logiciel du constructeur des Mac. Pour le reste, le concept est simple puisqu’il s’agit d’une fenêtre dotée d’une barre d’outils donnant accès aux services d’enchères, aux cours des devises, aux horaires de vols, à la recherche de photos ou d’images ou encore aux informations technologiques. Ajoutez-y les films, le suivi des colis expédiés, les numéros de téléphone, les recettes, les références littéraires, les cours de la Bourse, un moteur de traduction, les programmes de télévision, les dernières versions de logiciels, les codes postaux ou la recherche simple sur Internet ! L’idée de Karelia Software est de fournir un outil ne nécessitant plus de naviguer entre applications, mais permettant de tirer parti d’Aqua pour présenter le plus d’informations possible issues du Web !

Un petit bijou de technologie

A ce jeu-là, la présentation des programmes des salles de cinéma mérite un coup de chapeau : Watson permet en effet de présenter d’une manière très simple la liste des salles de cinéma ou des films à l’affiche et d’en obtenir les horaires et les lieux des séances, un résumé de l’intrigue ainsi que la bande-annonce diffusée en QuickTime ! Mais d’autres services valent aussi le détour, comme le suivi de colis sur Internet qui permet de suivre à partir de son numéro de livraison tout colis distribué par Fedex, UPS ou voie aérienne. Notons encore, pour l’exemple, la possibilité de rechercher la définition de mots par le biais du panneau Références, qui donne accès à des dictionnaires de citations, des thésaurus, des manuels de références ou des livres d’Histoire, de cuisine ou d’anatomie ! Un petit bijou de technologie qui n’a accaparé qu’un seul développeur, comprend près de 20 000 lignes et n’a demandé que six mois de développement avant d’être distribué en version 1.1 ! Si peu de temps pour autant de puissance ! Apple semble bien décidée à en tirer parti et Sherlock 3 est déjà annoncé avec des services de cinéma, d’images, de pages jaunes, de noms, de cotations, de vols, de suivi de paquets, de dictionnaires de traduction… Reste à savoir si la firme s’est inspirée de Watson ou s’est associée à Karelia pour sortir le Sherlock numéro 3 et s’il y aura duel entre les deux applications, comme il y avait eu entre Sherlock et Copernic (voir édition du 27 octobre 2000). Mais pour l’instant, Watson reste le maître des services Web.