Sinequa veut exporter sa solution de recherche d’informations en entreprise

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L’éditeur français de l’outil Intuition affiche une centaine de clients. Il veut désormais déployer son activité à l’international.

Sinequa est l’un des acteurs les plus dynamiques sur le marché de la recherche d’information en entreprises en France alors que la concurrence est vive entre les multiples solutions : Autonomy/Verity, Fast, Google Enterprise et Exalead.

La société high-tech française, dont l’origine remonte à 1984 (sous le nom de Cora spécialisée en linguistique), vient d’intégrer le programme Idées de Microsoft qui consiste à soutenir des start-up du monde du logiciel, notamment en termes de marketing. D’autres sociétés comme Aliantiz (orientée audience Intenet et convergence mobile et Internet) ou Excentive (pilotage de la rémunération variable) ont rejoint ce club de sociétés IT qui a attiré l’attention de l’éditeur de Windows.

« C’est une reconnaissance de notre technologie qui nous permet d’avoir un pieds dans l’écosystème de Microsoft », commente Jean Ferré. Cet entrepreneur high-tech français, qui a fondé l’éditeur de logiciels Arisem (revendu à Thales), a pris les commandes de Sinequa en 2004 en organisant un LMBO*.

Cinquième version pour Intuition

Parlons justement de sa technologie. Depuis 1998, Sinequa développe Intuition, un outil qui est à la fois moteur de recherche et moteur de navigation qui permet de contextualiser l’information (et donc la rendre plus accessible). La société souligne cinq points-clés de sa technologie : une extraction automatique du sens, une recherche en langage naturel, la comparaison et la classification de textes similaires, l’extraction d’entités (personnes, sociétés?) dans un texte et le multilinguisme (avec le support d’une douzaine de langues).

En novembre 2005, Sinequa a sorti la cinquième version d’Intuition. Elle est exploitée en différentes versions en fonction des besoins de ses clients (Press Edition, e-Business, Corporate?). Cette plate-forme modulaire, fondée sur les standards XML, Web Services et SOA, a vocation à s’intégrer dans les architectures et le systèmes d’information des entreprises. Parmi les nouveautés, notons que le moteur Intuition s’appuie sur une nouvelle API (application programing interface) pour les connecteurs et les formats, ce qui lui donne une ouverture plus grande vers les standards. « Contrairement aux offres concurrentes qui peinent à se différencier de Google (?), Sinequa est l’unique éditeur à réunir en une seule solution la pertinence de la sémantique, la capacité d’indexer des milliards de mots et des centaines de formats dans des sources hétérogènes et le respect scrupuleux des règles de droits d’accès les entreprises », affirmait Jean Ferré dans le communiqué de presse de l’époque. Une version 64 bits est récemment sortie, permettant de gérer plusieurs centaines de millions de documents.

Portefeuille dense de clients

Sinequa ne manque pas de références clients. La société affiche une centaine de projets pour le compte d’une clientèle diversifiée : e-commerce (Cdiscount, Lyreco, Expedia?), la presse (archives du Monde.fr, portail Intranet de ressources journalistiques pour Radio France, groupe Bayard?) et les entreprises (Arkema dans la chimie, Pernod-Ricard, cabinet conseils BPI?).

Elle développe également des projet IT pour le compte de grandes administrations. L’une de ses plus grandes références concerne le Sénat : l’éditeur a mis en place le moteur du site Internet de la chambre haute du Parlement.

La dernière référence annoncée vient du Web 2.0 : Wikio, le nouveau moteur de recherche d’actualités interactif (voir édition du 9 février 2006), a retenu sa suite logicielle Intuition. Le portail est en bêta-test depuis le début du mois de février et la version finale devrait être mise en ligne fin mars.

R&D : participation dans Infom@gic

Dans le domaine de la R&D, Sinequa a également intégré le projet Infom@gic, projet rattaché au pôle de compétitivité Image, Multimédia et Vie Numérique d’Ile-de-France et destiné à créer une plate-forme de recherche en ingénierie des connaissances. Celle-ci devrait contribuer à l’élaboration du moteur européen Quaero. « Nous sommes en amont sur le développement de technologies de recherche sur tous les supports. Contrairement à Quaero, nous n’avons pas vocation à créer un acteur mais à développer une dynamique de collaboration entre les contributeurs », estime Jean Ferré.

Après avoir bien couvert le marché français, Sinequa souhaiterait développer sa présence à l’étranger. « Nous allons certainement vers une augmentation de capital », indique Jean Ferré. Fin avril, Sinequa devrait participer à Capital IT, un forum parisien qui sert de point de rencontre entre investisseurs et équipes de start-up.

La société, qui dispose d’un effectif d’une vingtaine de personnes, va réaliser un chiffre d’affaires supérieur à deux millions d’euros pour son exercice 2005-2006. Son résultat net représente 10% du CA.

*Leveraged Management Buy Out. Acquisition d’une entreprise impliquant les dirigeants dans le capital.


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