SmartDisplay : lancement le 8 janvier aux Etats-Unis

Mobilité

Gadget de luxe ou télécommande intelligente ? Le concept SmartDisplay de Microsoft permet de piloter son PC à distance à partir d’un écran plat LCD doté de Windows CE et du WiFi. Si les applications sont multiples, le prix et l’ergonomie en font un appareil qui devra encore évoluer pour entrer dans les foyers français.

Après le récent lancement du Tablet PC (voir édition du 7 novembre 2002), Microsoft poursuit son offensive dans le déploiement de produits mobiles sous Windows avec SmartDisplay, ex-Mira. Cette fois, l’idée est d’accéder au PC familial de manière distante. Autrement dit, permettre à l’utilisateur de rester en liaison avec son PC de base, connecté ou non à Internet, à travers un écran plat détachable et transportable. L’utilisateur peut alors, à partir de cet écran, consulter ses e-mails, accéder à Internet ou tout simplement faire ses comptes sur Excel ou son courrier sur Word.

Contrairement à ce que le nom sous-entend, le SmartDisplay n’a rien d’intelligent. Si l’écran LCD renferme un processeur de type XScale à 200 MHz et un peu de mémoire vive, il est, pour les applications et les données, entièrement dépendant du PC de base (portable ou desktop) auquel il est relié par liaison WiFi 802.11b. Un protocole de communication qui limite la lecture de fichiers vidéo et exclut l’usage des jeux 3D. La liaison WiFi est notamment protégée par un cryptage de 128 bits, de quoi protéger votre correspondance électronique de la curiosité d’un voisin indiscret. Cette solution permet notamment d’afficher un diaporama de photos de n’importe quelle pièce de la maison. Fini les bousculades autour du PC installé dans un recoin ou dans la chambre parentale. A ce titre, SmartDisplay permet aussi de piloter son PC à distance afin, par exemple, de lancer la lecture de fichiers musicaux ou vidéo.

Windows XP Pro obligatoire

Piloté par Windows CE ?Net, le SmartDisplay n’autorise qu’un seul utilisateur à la fois. Et le PC doit être équipé de Windows XP Pro. Pour les prochaines versions, Microsoft réfléchit à la possibilité de permettre l’usage de plusieurs SmartDisplay simultanément reliés à un seul PC central. Posé sur sa base, laquelle est reliée au PC via le port VGA de l’unité centrale, l’appareil sert d’écran au PC. Une fois ôté de la base, il communique avec le PC via une borne WiFi reliée en USB au PC. Il est en partie compatible avec Media Center, la couche XP dédiée au loisirs numériques (voir édition du 29 octobre 2002).

La fabrication et la commercialisation des SmartDisplay sont laissées à la charge des partenaires de Microsoft. Pour le moment, ils sont au nombre de deux : ViewSonic (gamme Airpanel) et Philips. Des négociations sont en cours avec un troisième partenaire. Seules véritables restrictions imposées : la présence d’un bouton d’appel du clavier virtuel et d’un autre pour déclencher la connexion distante. Dotés de batteries ion-lithium, les SmartDisplay devraient offrir une autonomie de 4 à 5 heures. Deux tailles d’écrans sont proposées pour l’instant : 10 et 15 pouces. Les éventuelles interfaces de connexion sont également soumises au choix du constructeur. Philips propose ainsi deux prise USB pour connecter clavier et souris, tandis que ViewSonic offre un port PCMCIA.

L’innovation au prix fort

Le lancement des SmartDisplay est programmé au 8 janvier 2003 aux Etats-Unis pour l’ouverture du Consumer Electronics Show (CES). En Europe, aucune date n’est encore fixée mais Microsoft promet les produits pour le premier trimestre 2003. Les prix devraient tourner autour des 1 000 dollars HT pour le modèle 10 pouces et 1 300 dollars pour le 15 pouces. Soit, avec les taxes et les marges, respectivement 1 200 et 1 600 euros environ. Cela fait un peu cher le cadre électronique pour projeter ses photos de vacances. D’autant que le poids des écrans et leur encombrement n’offrent pas la meilleure ergonomie. Mais il s’agit là d’une première version qui, le succès aidant, devrait évoluer vers des objets plus agréables à manier. Avec un prix à diviser par trois ou quatre, c’est tout ce qu’on peut souhaiter au SmartDisplay pour séduire le grand public.