Smartphones et vie privée : les liaisons dangereuses vues par la CNIL

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Une étude CNIL commandée à Médiamétrie montre l’ambiguïté entre l’usage des smartphones et la protection des données personnelles. Il faut redoubler de vigilance avec la géolocalisation.

Smartphone : prudence en maniant la géolocalisation

Parmi les fonctionnalités disponibles sur le smartphone, la dimension de la géolocalisation est à prendre avec des pincettes. Les utilisateurs des téléphones sont plutôt preneurs mais à quel prix ?

55% des équipés smartphones ont déjà utilisé un service de géolocalisation (trafic routier, plans, itinéraires, localisation de services…).

Statistique étonnante : 65% des parents ayant répondu à l’enquête « souhaiteraient géolocaliser leurs enfants ».

« Les utilisateurs disposent d’une perception ambivalente vis-à-vis du smartphone, un terminal universel qui devient un terminal personnel », considère Isabelle Falque-Pierrotin, Présidente de la CNIL. « Mais la question de la sécurité est totalement minorée. »

Sur le front de la géolocalisation, « il existe un très fort intérêt pour que tout le monde sache comment ça marche. »

Du coup, l’autorité administrative indépendante en charge de la protection des données personnelles émet une série de recommandations portant sur la géolocalisation : lire les CGV de ces applications qui peuvent parfois se montrer intrusives, affiner les paramètres des applications de géolocalisation (Twitter, Foursquare, Plyce…), désactiver le GPS ou le Wi-Fi en cas de non-usage d’une application de géolocalisation…

Pour 2012, la CNIL a établi un « plan d’action » qui consiste d’abord à cerner l’écosystème du smartphone : études, analystes techniques, élaborations de bonnes pratiques en « coopération avec les acteurs ».

L’objectif est de « comprendre et d’anticiper les évolutions des usages », de poursuivre l’effort de sensibilisation et de mener des contrôles en allant voir les développeurs d’applications et les opérateurs télécoms.

*Enquête en ligne Médiamétrie réalisée en novembre 2011 auprès de 2315 individus âgés de 15 ans et plus.

Smartphones et vie privée : les conseils prodigués par la CNIL

1. N’enregistrez pas d’informations confidentielles (codes secrets, codes d’accès, coordonnées bancaires…) dans votre smartphone (vol, piratage, usurpation d’identité…).
 2. Ne désactivez pas le code PIN et changez celui proposé par défaut. Choisissez un code compliqué. Pas votre date de naissance !
 3. Mettez en place un délai de verrouillage automatique du téléphone. En plus du code PIN, il permet de rendre inactif (verrouiller) le téléphone au bout d’un certain temps. Cela empêche la consultation des informations contenues dans le téléphone en cas de perte ou de vol.
 4. Activez si possible le chiffrement des sauvegardes du téléphone. Pour cela, utilisez les réglages de la plate-forme avec laquelle vous connectez le téléphone. Cette manipulation garantira que personne ne sera en mesure d’utiliser vos données sans le mot de passe que vous avez défini.
 5. Installez un antivirus quand cela est possible.
 6. Notez le numéro « IMEI » du téléphone pour le bloquer en cas de perte ou de vol.
 7. Ne téléchargez pas d’application de sources inconnues. Privilégiez les plateformes officielles.
 8. Vérifiez à quelles données contenues dans votre smartphone l’application que vous installez va avoir accès.
 9. Lisez les conditions d’utilisation d’un service avant de l’installer. Les avis des autres utilisateurs peuvent également être utiles !
 10. Réglez les paramètres au sein du téléphone ou dans les applications de géolocalisation (Twitter, Foursquare, Plyce…) afin de toujours contrôler quand et par qui vous voulez être géolocalisé. Désactivez le GPS ou le WiFI quand vous ne vous servez plus d’une application de géolocalisation.

Source CNIL, décembre 2011

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