Snapchat : l’audience se tasse mais pas les pertes

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Le développement de l’application Snapchat et des produits associés coûte encore nettement plus cher qu’il ne rapporte de revenus… et d’utilisateurs.

Revenus en deçà des attentes, net creusement des pertes, audience en progression moins forte qu’escompté… Les investisseurs ont froidement accueilli l’annonce des résultats trimestriels de Snap.

La société qui exploite l’application Snapchat a connu une soirée difficile ce jeudi sur le New York Stock Exchange, le cours de son action chutant de 16,7 % en après-Bourse, à 11,47 dollars, loin des 24,48 dollars atteints le 2 mars dernier à l’issue du premier jour de cotation.

Le document communiqué à la SEC (autorité régulatrice des marchés financiers aux États-Unis) fait état, pour le 2e trimestre 2017, d’un chiffre d’affaires de 181,671 millions de dollars.

L’indicateur est, dans l’absolu, en hausse annuelle de 153 % ; mais le périmètre d’activité n’est plus le même. Il a évolué au prix d’investissements multipliés par sept dans la R&D (256 millions de dollars) et presque quadruplés sur le commercial-marketing (91 millions).

En y ajoutant les frais généraux et administratifs (132 millions ; + 409 %) ainsi que les coûts associés essentiellement à l’hébergement, le résultat d’exploitation est dans le rouge, avec une perte de 449,018 millions de dollars, contre 115,689 millions un an plus tôt.

Après impôts, le résultat net s’établit à – 443,093 millions de dollars, soit une perte de 36 cents par action. L’Ebitda ajusté, qui exclut notamment les éléments non récurrents que sont la dépréciation et l’amortissement d’actifs, ainsi que les compensations à base d’actions, est lui aussi dans le rouge, à – 193,99 millions de dollars.

L’utilisateur qui valait un dollar

En se basant sur la géolocalisation des utilisateurs auxquels sont délivrées les impressions publicitaires, l’Amérique du Nord – incluant, dans la nomenclature de Snap, le Mexique et la zone Caraïbe – reste le principal pourvoyeur de revenus, à 148 millions de dollars, contre 22 millions pour l’Europe (« Russie et Turquie incluses ») et 12 millions pour le « reste du monde ».

Au global, le revenu par utilisateur atteint 1,05 dollar… contre 4,73 dollars chez Facebook, qui revendique, au 30 juin, une moyenne de 1,32 milliard d’utilisateurs actifs par jour, quand Snap en est à 173 millions, dont 75 millions en Amérique du Nord (+ 4 millions sur le trimestre) et 57 millions et Europe (+ 2 millions).

Suivie notamment par Recode, la conférence téléphonique organisée parallèlement à la publication des résultats a donné lieu à la communication de quelques métriques, dont ces 40 minutes que les moins de 25 passent en moyenne par jour sur l’application, contre 32 minutes sur Instagram, qui a récemment réactualisé ses chiffres.

Le CEO Evan Spiegel affirme que l’introduction de « Maps » y est pour beaucoup. Cette fonctionnalité destinée à géolocaliser des amis est issu de l’acquisition d’une technologie française : celle associée au réseau social de proximité Zenly.

Snap aura annoncé, au cours du trimestre, deux autres opérations de croissance externe, portant respectivement sur Ctrl Me Robotics (drones) et Placed (plate-forme de géolocalisation pour mesure l’influence de la pub online sur les comportements offline).

Directeur de la stratégie, Imran Khan a quant à lui insisté, lors de la conférence téléphonique, sur la vision à long terme qu’induit la publicité programmatique : les prix monteront une fois atteinte la masse critique d’annonceurs. Et l’effet de saisonnalité encore constaté pour l’heure s’estompera.

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