Sony branche la Google TV en France

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Sony Google TV

Sony a lancé ce jour les pré-commandes de la Google TV, ce boîtier Android qui connecte les téléviseurs à Internet. Tour d’horizon d’un produit qui investira officiellement la France début octobre (galerie photos).

La Google TV sur la voie d’un retour gagnant ? Elle arrive en octobre en France par le biais de Sony.

Décrié aux Etats-Unis, où les câblo-opérateurs en ont fait le paria du foyer connecté, ce boîtier Android qui reconvertit tout écran en une TV connectée s’exporte.

Il entame un tour  européen : après le Royaume-Uni, c’est le marché français qui est visé.

Soyons clair : l’idée de la Google TV est d’agrémenter l’expérience audiovisuelle au moyen d’une connexion Internet et d’une plate-forme de services, déportant ainsi sur grand écran l’interactivité des smartphones et tablettes.

Mais cela reste un service complémentaire au poste de télévision.

« Le segment de la TV connectée est en pleine ébullition et l’Hexagone, inondé des set-top box des fournisseurs d’accès, constitue un terrain de conquête osé, mais stimulant« , déclare Patrick Moncet, responsable produits de la division Home Video pour Sony France, lors du show-room des produits high-tech du groupe japonais organisé aujourd’hui à Paris.

Alors que les FAI tendent désormais à faire de la TV une option dissociée de leurs offres Internet, une brèche s’est potentiellement ouverte en la matière pour Sony.

Mais le groupe high-tech nippon ne s’y engouffre pas, bien au contraire : la Google TV n’embarque ni tuner TNT, ni enregistreur.

Et quand on évoque aux représentants de la branche France d’éventuels accords avec les diffuseurs, par voie hertzienne ou sur Internet, les intéressés s’empressent de tourner la page.

Tout au plus susurrent-ils que « la balle est dans le camp des producteurs de contenus. A eux de se reconnaître dans un modèle économique qui pourrait leur bénéficier bien plus qu’ils ne l’imaginent« .

« Nos équipes ne s’impliquent pas directement dans la partie logicielle. La puissance du SDK [kit de développement, ndlr] permet aux développeurs de la communauté Android d’adapter en quelques heures leurs applications pour les faire tourner sur grand écran« , explique Patrick Moncet.

C’est précisément cette richesse qui fait l’une des forces de la Google TV.

A la croisée des chemins entre le prolifique Sony Entertainment Network et l’abondance logicielle de Google Play, les services à valeur ajoutée ne manquent pas.

Pour alimenter son parc applicatif, Sony a accordé ses violons avec ceux de nombreux partenaires français : 20 Minutes et France 24 pour l’information, MySkreen pour la télévision de rattrapage, mais aussi Coach Club, AuFéminin, Télé 7 Jours, YouHumour TV, etc.

« Pour le moment, plusieurs centaines d’applications sont réellement optimisées pour les téléviseurs. Dans quelques mois, cela se comptera en milliers, avec de nombreux services localisés« , assure Ken Takeuchi, de la division Grand-Public.

Dans cette perspective, Sony travaille également sur une mise à jour du système Android qui équipe son boîtier. De l’actuelle version Honeycomb 3.2, l’objectif est de migrer « au plus vite » vers Ice Cream Sandwich (4.0).

En attendant, le second couteau n’est autre que les Web Apps, autour du navigateur Chrome, étonnamment stable et véloce sur le modèle de démonstration.

Universelle, compatible infrarouge et Wi-Fi, la télécommande est taillé pour accompagner l’utilisateur dans ses pérégrinations sur la Toile.

Outre une compatibilité avec les technologies HTML5, le greffon Adobe Flash est implémenté en standard, ouvrant la voie à une navigation sans accrocs, avec en prime un rendu des pages adaptés aux diagonales des écrans TV.

Et Patrick Moncet de résumer : « Ce à quoi l’on n’a pas encore accès sous forme d’applications, on l’a sur le Web. Cette complémentarité est l’un des atouts de la Google TV. »

A cette offre conséquente de services s’adjoint un généreux catalogue de contenus que Sony distribue via sa plate-forme cloud Play Memories : 15 millions de chansons (Music Unlimited) et de la vidéo à la demande (VoD), moyennant paiement à l’acte, de 3,99 à 4,99 euros pour louer un film.

Dans la lignée d’une stratégie de multi-écran, les smartphones de la gamme Xperia peuvent faire office de télécommande. Le cloud de Sony et l’enregistrement d’un compte Gmail sur chaque appareil instaure une continuité dans l’expérience utilisateur.

La Google TV est disponible à la réservation sur le site Internet de Sony, depuis ce 27 septembre. Elle est proposée en démonstration au Sony Store de Paris – Champs-Élysées, le « flagship » français du groupe high-tech japonais.

Les revendeurs seront servis début octobre. Sur le Web, Amazon et Pixmania se trouvent en première ligne.

Suivront les enseignes physiques de Boulanger, Darty et la Fnac, des partenaires qui se verront octroyer du mobilier adéquat pour permettre aux visiteurs de tester la Google TV en situation.

Il est à noter que si Sony a pour l’heure la primauté de la Google TV, d’autres constructeurs se sont signalés auprès de Google. Tout particulièrement Samsung, qui fabrique déjà des téléviseurs connectés articulés autour d’une plate-forme propriétaire.

A terme, il n’est pas exclu que le boîtier se retrouve intégré directement dans le châssis d’une télévision. Mais vu la cible actuelle du produit (les écrans LCD non connectés), cette éventualité n’est pas encore d’actualité.

Et Sony France d’en conclure : « Allons-y à tâtons. Personne ne sait ce que sera la TV connectée dans 1 ou 2 ans. »

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