Sony dote la PS2 d’un Basic ‘maison’

Mobilité

Pour échapper à une taxe imposée aux appareils de jeux vidéo en Europe, Sony cherche à faire glisser sa Playstation 2 vers la catégorie ordinateur… en la dotant d’un bon vieux langage de programmation.

Dans le bras de fer qui l’oppose aux autorités britanniques et, par extension, européennes, Sony affine sa stratégie pour faire admettre que sa Playstation 2 (PS2) version européenne (PAL) est un ordinateur à part entière. Objectif : échapper à une taxe de 2,2 % qui frappe les appareils de jeux vidéo (voir édition du 2 novembre 2000). Un classement que le constructeur nippon espère obtenir grâce au Yabasic (Yet Another Basic). Ce langage de programmation « maison », dérivé du vénérable et antique Basic (les moins de 25 ans ne peuvent pas comprendre), sera délivré sous forme d’un programme utilitaire sur le CD-Rom de démonstration qui accompagne la console. Le Yabasic permettra de créer des routines et des animations 3D basiques (sans jeu de mots) enregistrables sur carte mémoire (propriétaire ou PCMCIA type III). L’un des deux ports USB de la console permettra d’y connecter un clavier, indispensable à la saisie du code.

Objectif : augmenter la marge

Et qui dit langage de programmation dit ordinateur. Chez Sony certainement, mais peut-être pas aux yeux des autorités européennes même si à la Direction générale des douanes on « ne peut pas se prononcer sur le sujet ». Si le créateur de la Playstation se garde bien lui aussi de toute déclaration, l’implémentation d’un langage de programmation relativement obsolète (qui programme encore en Basic ?) caractérise clairement la démarche de Sony : doper sa marge bénéficiaire. Car rien n’obligera Sony à reporter la détaxe sur le prix public de sa console toujours fixé à 2 990 francs. On ignore d’ailleurs si les consoles françaises seront livrées ou non avec le Yabasic. Objectif, « dépasser les 4 milliards de francs de chiffre d’affaires sur l’année fiscale en cours », selon Sony France.

Après un premier report (voir édition du 7 août 2000), le lancement européen est toujours fixé au 24 novembre avec 500 000 consoles dont 70 à 80 000 en France. Si le coup de force de Sony réussit, Nintendo, Sega, Microsoft et compagnie savent désormais ce qu’il leur reste à faire pour éviter la taxe : implémenter le Basic. Les jeux d’arcades de la première heure de type tennis, casse-briques et autres Snake reviendront-ils en force ? Appel aux développeurs nostalgiques.

Pour en savoir plus :

Le site européen de la Playstation (en anglais)