Sponsoring : Brother lâche le club de handball de Montpellier

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Brother sponsor du MAHB

La filiale française de Brother n’est plus le sponsor du club de handball de Montpellier suite à l’affaire dite « du match truqué » dans laquelle Nikola Karabatic est mis en examen…

Sponsor officiel maillot du club de handball de Montpellier et de son joueur vedette Nikola Karabatic depuis 2010 (après l’avoir été pendant des années du club de rugby du Stade Français sous l’ère Guazzini), le fabricant high-tech japonais Brother a décidé brusquement d’abandonner les Héraultais après la très médiatique affaire dite des « paris truqués ».

Ce qui n’est pas sans soulever quelques interrogations du côté de la Place de la Comédie…

Didier, supporter de longue date du MAHB (club de handball de Montpellier champion de France 2012) rencontré à Paris lors d’un déplacement professionnel, a appris comme beaucoup par la presse l’arrêt immédiat du sponsoring du club par la filiale française de la firme japonaise Brother.

Ainsi que la dénonciation du contrat qui liait aussi le fabricant d’imprimantes et de multifonctions au joueur phare et enfant prodigue du hand héraultais Nikola Karabatic.

Un Karabatic encore tout récemment auréolé d’un titre olympique (certes déjà entaché par un démontage en règle d’un plateau de télévision le jour même de la victoire en finale des JO).

Il est amer Didier, cadre dans une grande entreprise du coin, car il sait que le budget de Montpellier va être directement impacté par cette décision unilatérale de Brother : « On peut comprendre, dit-il, que Brother n’ait pas voulu que son image soit écornée par l’affaire d’un éventuel match truqué à l’initiative d’une petite partie des joueurs de notre équipe, ou par leur entourage. Mais franchement, ils auraient pu attendre la fin de la saison ou que le dossier d’instruction soit clos, qu’on sache vraiment qui a fait quoi… »

Un avis que partagent ses amis qu’il rencontre régulièrement dans un café de la Place de la Comédie dans lequel Didier boit un petit noir au bar, en lisant la presse quotidienne régionale…

Tous s’accordent à dire que sans les 300 000 euros investis par la société nippone dans le budget du club, le MAHB va tanguer encore plus fortement qu’il ne l’a fait depuis le déclenchement de « l’affaire ».

D’autant que Brother pourrait être suivi par d’autres sponsors, restés pour l’heure fidèles au club.

Une réaction trop rapide ?

Brother avait décidé il y a deux ans de se tourner vers le hand en sponsorisant le MAHB, ainsi que Nikola Karabatic, enfant prodigue revenu d’Allemagne pour faire de son club de cœur un brillant champion de France.

Mais pour ne pas voir son image affectée par le comportement présumé de cinq de ses joueurs soupçonnés d’avoir parié et truqué un match de championnat perdu le 12 mai à Cesson-Sévigné (à côté de Rennes), Brother s’est donc retiré et a stoppé nette toute collaboration avec Nikola Karabatic, qui bénéficiait jusqu’alors d’un contrat d’image personnel avec la marque.

Brother sponsor du MAHB
Brother, ex-sponsor du MAHB

 

D’un simple point de vue d’image, pas sûr que Brother ait fait le bon choix.

En tous cas, elle n’a sans doute pas trouvé le bon timing : l’affaire est encore à l’instruction, Karabatic a fait le tour des médias la semaine dernière pour clamer son innocence et expliquer qu’il est bien difficile de truquer un match auquel on n’a pas soi-même participé.

Les exemples abondent de grandes marques qui restent solidaires avec leurs champions jusqu’à que la vérité ait totalement éclatée.

C’est le cas de Nike qui n’a pas lâché Tiger Woods  et plus récemment Lance Armstrong.

Pourtant, la marque à la virgule a finalement décidé d’écarter le cycliste vedette, mais au bout de très longues années.

Autre attitude qui sonne plus juste : la société de paris sportifs en ligne Betclic, à qui on prêtait des intentions d’abandonner Karabatic en rase campagne, a juste écarté le joueur de ses publicités sans lui rendre pour autant son contrat qui continue d’être honoré…

Dominique Zouzou, Directeur ventes, marketing et communication de Brother, a expliqué la motivation de sa firme dans un communiqué : « L’éthique, les valeurs d’intégrité et d’honnêteté sont primordiales et essentielles chez Brother et dans ses engagements d’entreprise (…) Or, dans de telles circonstances, Brother France considère ne plus pouvoir s’associer au club montpelliérain et à certains de ses joueurs. »

Il a ajouté : « Nous sommes très attristés de devoir prendre une telle décision et nous souhaitons cependant au MAHB beaucoup de courage dans cette période difficile. »

Pour Didier, le cadre montpelliérain, « Brother n’est pas ‘réglo’, car en aucun cas le staff de Montpellier, à commencer par son entraîneur ainsi que son Président Rémy Lévy, ne sont de près ou de loin mis en cause dans cette histoire de paris… »

Reste que le Club de Montpellier peut compter (pour l’instant) sur le soutien de ses autres sponsors et surtout des collectivités locales et régionales pour qui deux titres de champions de France (en football et en handball), continuent d’être vus comme un véritable succès d’image.

Un succès qui ne doit pas être entaché par d’éventuelles turpitudes de quelques personnes aussi médiatiques soient-elles, à condition bien sûr qu’elles soient avérées…

Côté MAHB, on attend toujours de se faire une idée précise des responsabilités des uns et des autres pour prendre les mesures qui s’imposent, des licenciements prochains restant toujours envisagés.

Reste que le club a perdu un frère (Brother) à ses côtés (le slogan de la firme nippone), ce qui met directement en cause, à terme, sa place tout en haut du championnat de France de handball et de l’élite européenne, à l’heure où le PSG hand, variante qatarienne, vole de succès en succès…

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