Square en Bourse : l’autre défi de Jack Dorsey

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En mode restructuration chez Twitter, Jack Dorsey doit aussi emmener en Bourse la deuxième société qu’il dirige : Square, qui n’est toujours pas rentable.

Les derniers indicateurs financiers de Square refroidiront-ils les investisseurs ?

La société californienne, qui développe et commercialise des solutions de paiement électronique en ligne et en points de vente, a réactualisé son document de base déposé auprès de la SEC (Securities and Exchange Commission ; gendarme des marchés financiers aux États-Unis) en vue d’une introduction en Bourse.

Dans l’absolu, le chiffre d’affaires ressort en nette hausse : 332,188 millions de dollars au 3e trimestre 2015, contre 227,42 millions l’année précédente. Près de 90 % de cette somme est issue des commissions prélevées sur les transactions.

L’accord signé en 2012 avec Starbucks pour équiper une partie de ses magasins aux États-Unis représente à lui seul 32,332 millions de dollars. Mais on sait désormais qu’il devrait prendre fin au 3e trimestre 2016. C’est tout du moins l’échéance visée par la chaîne multinationale exploitante de cafés pour migrer vers un autre système d’encaissement.

Dans cette optique, Starbucks a dû faire lever, en août 2015, la clause d’exclusivité inscrite au contrat. En contrepartie, elle s’est engagée sur un taux de commissionnement supérieur… qui devrait se ressentir dans les revenus de Square.

En l’état actuel, l’entreprise dirigée par Jack Dorsey – également à la tête de Twitter – réalise encore 95 % de son CA avec ses solutions d’encaissement sur smartphone et tablette (modèle économique : 2,75 % prélevés sur chaque transaction, à quelques exceptions près).

Cherchant à se diversifier dans la FinTech, elle a notamment lancé des offres de services financiers et marketing. Lesquels ont rapporté un peu moins de 15 millions de dollars sur le trimestre (soit quatre fois plus qu’à la même période en 2014).

Capitaine Jack

D’une année sur l’autre, les dépenses d’exploitation (CAPEX) augmentent de près de moitié, à 235,878 millions de dollars. La marge d’exploitation ressort toutefois à 34 %, contre 32 % au 3e trimestre 2014.

Dans le même temps, les investissements en R&D connaissent une forte croissance (55,02 millions de dollars, contre 39,483 millions en 2014). Même constat en commercial/marketing (25,914 millions), ainsi que pour les frais généraux et administratifs (37,82 millions).

En y ajoutant 16 millions de dollars de charges d’amortissement, le résultat d’exploitation est négatif, à – 52,217 millions de dollars, pour une perte nette de 53,93 millions de dollars. Un niveau jamais atteint depuis que Square communique ses résultats.

Sur les 9 premiers mois de l’année, les pertes atteignent 131,5 millions de dollars. Elles s’élevaient à 117 millions de dollars à la même période l’an dernier.

Sous le prisme de son principal dirigeant Jack Dorsey, Square est l’une des sociétés les plus scrutées dans la sphère FinTech. Revendiquant des « millions d’utilisateurs dans le monde » pour 9,45 milliards de dollars de paiements traités au 3e trimestre 2015 (+ 48 % sur un an), elle cherche à lever 275 millions de dollars pour son entrée en Bourse, mais n’a toujours pas défini d’échéance.

La mise à jour des documents financiers permet par ailleurs de constater qu’une nouvelle levée de fonds a été réalisée auprès de deux investisseurs (l’un existant ; l’autre nouveau au capital) qui ont injecté 30 millions de dollars pour 1 940 058 actions.

En parallèle, Square officialise le départ de Vinod Khosla, qui était l’un de ses premiers investisseurs. Le fondateur de Khosla Ventures quitte le conseil d’administration, auquel il siégeait depuis juin 2011.

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