Steve Jobs à ses troupes : ‘Ne me quittez pas !’

Mobilité

Steve Jobs s’est excusé auprès des cadres d’Apple des mauvais choix réalisés par l’équipe de direction et qui ont amené la firme à une véritable sous-valorisation de son travail par les marchés. Les pistes lâchées par Jobs en privé tendent vers une innovation liant matériel et logiciel.

Racheter la firme de Cupertino ne sera jamais aussi facile que maintenant : avec 29,8 milliards de francs sur ses comptes en banque et une action à quelque 14 dollars, il suffit de demander un prêt de 30 milliards à son banquier pour s’offrir la Pomme, somme immédiatement remboursée une fois l’emplette faite ! Steve Jobs le sait bien, même s’il a souligné l’effort d’épuisement des stocks réalisé par ses troupes en ce moment. Mais les analystes n’y croient guère : le ralentissement des achats de PC confirme les revers d’Apple.

Selon notre confrère américain Zdnet.com, très en veine d’informations fournies par des « insiders » (comprendre en provenance de l’intérieur même de la firme), Steve Jobs a réuni la crème de ses troupes en comité restreint, à huis clos, pour faire un bilan de l’année en forme d’excuses. Cette réunion est aussi une manière de dire, à l’instar de Jacques Brel : « Ne me quittez pas » ! Il s’agit de la deuxième fois que des informations filtrent sur ces rencontres du général et de ses troupes depuis la première chute du titre (voir édition du 5 octobre 2000). Même si la première réunion concernait l’ensemble des employés d’Apple. Ce second meeting est nécessaire, à un moment où la firme est fragilisée de tous côtés.

Apple a raté son année 2000

Ses gammes d’ordinateurs ne séduisent plus autant : l’iMac commence à vieillir malgré ses récents liftings. Le PowerBook n’a pas changé depuis trop longtemps et fait partie des portables les plus lourds. Le PowerMac G4 ne profite pas de ses deux processeurs (MacOS 9 n’est pas en mesure de les exploiter correctement et il convient d’attendre MacOS X, le système de combat) et le prix du G4 Cube a été très nettement mal défini, à l’inverse de son design ! Reste l’iBook, dont les versions actuelles font de ce portable le vrai petit bijou des machines disponibles, surtout dans sa version DV et à un prix très acceptable. En gros, Jobs l’a confirmé, Apple a loupé les marches de l’année 2000. Et Jobs de conclure : « Nous pouvons être incroyablement créatifs, et pouvons aller encore plus loin tant que nous sommes profitables. » Avec 30 milliards de francs en banque, que demande le peuple ?