Suicides – France Telecom : le gouvernement monte au créneau

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La direction de France Telecom doit réagir face à une vague de suicides touchant des salariés du groupe dans un contexte de restructuration et donc de stress.

Au 12 septembre 2009, il y a eu 22 suicides et 13 tentatives de suicide répertoriés depuis le début 2008 à France Télécom, peut-on lire sur l’Observatoire du Stress et de la mobilité forcée qui se concentre sur les activités de l’opérateur.

Un « baromètre alternatif » (en fait une initiative syndicale gérée par une association loi 1901), que la direction de l’opérateur ne peut plus éluder.

Actualité oblige, le débat se déplace sur le terrain politique après le suicide d’une employée de France Telecom qui s’est jetée par la fenêtre de son bureau parisien vendredi dernier.

Mardi matin, Didier Lombard, P-DG de France Telecom, devrait être reçu par Xavier Darcos pour évoquer le sujet. Au cours du week-end, le ministre du Travail a proposé que Jean-Denis Combrexelle, à la tête de la Direction générale du Travail, assiste à une prochaine réunion du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail de l’opérateur.

De son côté, Christine Lagarde, ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, a suggéré à Didier Lombard de convoquer un conseil d’administration consacré à ces drames qui frappe l’entreprise.

Difficile d’avoir une idée précise de ces drames qui mêlent vie privée et vie professionnelle dans un groupe en restructuration permanente pour s’adapter à la nouvelle donne du marché télécoms.

Néanmoins, à l’occasion d’une réunion exceptionnelle du CNSHSCT (Comité National Santé Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail) organisée le 10 septembre chez France Telecom, la direction des ressources humaines du groupe a fait « des propositions concrètes ».

Ainsi, « les mobilités des personnes concernées par des projets de réorganisation » sont suspendues jusqu’à fin octobre « afin de ré-examiner les conditions de leur mise en oeuvre ». Les négociations locales sur l’accompagnement des réorganisations seront « généralisées ».

Autre concession : la direction de l’opérateur accepte également l’ouverture d’une » négociation avec les partenaires sociaux afin de décliner dans le groupe France Telecom l’accord national interprofessionnel sur le stress ».

Elle compte également « accroître, en effectifs et en moyens, les équipes de médecine du travail et les assistants sociaux » (objectif affiché : + 10% de médecins du travail dans les mois qui viennent).

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