Sun abandonne StarOffice pour Mac

Cloud

La suite bureautique ‘libre’ pour Mac aura véritablement été le serpent de mer de Sun Microsystems : après plusieurs années d’annonces diverses et six mois d’implication, la firme a discrètement retiré ses équipes de la finalisation du logiciel. Celui-ci ne doit plus compter que sur les bonnes volontés d’une initiative Open source.

En juillet 2000, Marco Boerries, le vice-président chargé des logiciels, était catégorique auprès de MacUsers : Sun Microsystems allait porter la prochaine version de StarOffice 6 sur le Macintosh. StarOffice, c’est cette suite logicielle qui tourne sur presque toutes les plates-formes, de Windows à Linux en passant par quelques autres versions d’Unix. Il s’agit de la seule véritable suite bureautique, en dehors de celle de Lotus, qui soit en mesure de tenir tête à l’universellement répandue Microsoft Office. Sur Mac, l’apparition de cet outil aurait pu apporter un ballon d’oxygène à tous les utilisateurs qui ne fonctionnent qu’avec des outils bureautiques. A l’automne, les développement semblaient en cours (voir édition du 27 novembre 2000). Le 3 avril dernier, la date de lancement de la suite semblait ferme : été 2001 (voir édition du 3 avril 2001).

Toutefois, le 11 avril, Sun a discrètement indiqué qu’il n’avait pas de plan de distribution de ce logiciel. Pire que cela : Patrick Luby, le responsable de l’équipe de développement de la version pour Mac OS X, a indiqué sur le site d’OpenOffice.org que lui et son équipe avaient été réaffectés sur le développement des versions pour Solaris et Windows. C’est un coup dur pour la liberté d’utilisation du Mac, car peu d’outils intégrés existent sur le marché et la prédominance d’un seul acteur est dangereuse. D’autant plus que les bogues et les problèmes de sécurité ne manquent pas dans Office, qui est la seule porte d’entrée sur Mac d’éventuels virus destinés au PC !

Appel aux bonnes volontés

Le projet de portage de StarOffice avait pourtant bien avancé depuis juillet : 48 des 89 modules qui le composent ont été préparés et peuvent être compilés pour Mac OS X. Mais il resterait des bouts de code à travailler, comme l’interaction avec l’interface Aqua, l’implémentation de Java, l’impression, le copier/coller, le support des bases de données ou les polices de caractère Unicode. La suite est désormais placée sous licence GPL, ce qui autorise les développeurs en herbe et les pros qui peuvent y passer un peu de temps à réaliser les derniers développements. L’ensemble des éléments nécessaires au développement se trouve sur le site de standardisation. Un effort qui en vaut la peine, pour le plus grand bien de la communauté.