La surveillance du Net ne fait pas l’unanimité

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La dernière édition du baromètre de l’innovation BVA – Syntec Numérique illustre un certain fatalisme des Français face à la surveillance généralisée de la Toile.

Dans un contexte d’incertitude marqué par la médiatisation des vols massifs de données personnelles, les Français s’accordent sur la nécessité d’une surveillance généralisée de la Toile, quitte à ce que les libertés individuelles soient contrariées.

C’est ce qui ressort du dernier baromètre de l’innovation publié par BVA et Syntec Numérique à l’appui d’une enquête menée les 8 et 9 octobre 2014 via un questionnaire en ligne auquel ont répondu 1224 personnes âgées d’au moins 18 ans.

Dans la lignée des révélations autour des programmes d’espionnage électronique menés par les agences gouvernementales dont la puissante NSA, la plupart des sondés se disent conscients que des risques existent pour leurs données, mais ils ne sont que 46 % à s’estimer suffisamment compétents pour les contourner ou tout du moins les minimiser. En première ligne, les ouvriers (62 %), les employés (60 %)… et les plus âgés (58 % des 50-64 ans ; 57 % des plus de 65 ans).

Dans ce contexte, les Français sont 57 % à souhaiter une intervention de l’Etat pour contrôler les contenus sur le Web (41 % s’y opposent). Ils privilégient à 70 % l’intervention d’une autorité indépendante telle que la CNIL – Commission nationale de l’informatique et des libertés – dans le cadre d’une mission de services publics. Le niveau de confiance envers les sociétés privées est bien moindre (16 %). Même constat vis-à-vis de l’Etat (11 %).

Un parallèle s’établit avec la 20e édition du baromètre Orange/Terrafemina sur les usages Internet, publiée en début d’année : quand bien même ils y voient un moyen de lutter efficacement contre les organisations criminelles et de protéger le territoire, les Français s’indignent globalement de la cyber-surveillance et de ses conséquences sur la vie privée. Plus des deux tiers considèrent que leurs conversations téléphoniques sont « enregistrées et stockées ». 74 % pensent de même pour les SMS ; 80 %, pour les e-mails échangés entre particuliers ; 57 %, pour les informations communiquées aux sites marchands.

Autre élément qui cristallise les tensions : l’installation, dans les automobiles, de boîtiers qui enregistreraient les habitudes de conduite et les transmettraient aux assureurs. Alors que la pratique se développe aux Etats-Unis, les Français y restent massivement opposés (à 74 %). C’est plus généralement la notion d’objets connectés qui leur fait craindre pour leur confidentialité, comme le soulignait dernièrement l’Ifop dans une enquête menée pour Microsoft.

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Crédit photo : Maksim Kabakou – Shutterstock.com

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