SVOD : M6 se dit ouvert à un partenariat avec TF1

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Nicolas de Tavernost, M6

TF1 et M6 explorent les opportunités des services de vidéos à la demande par abonnement (SVOD). Les ennemis éternels du PAF pourraient même sceller une alliance face à la concurrence internationale.

La « subscription video on demand » (SVOD) ou service de vidéos à la demande par abonnement est en ce moment sur toutes les bouches des décideurs du paysage audiovisuel français.

Nonce Paolini, P-DG du groupe TF1, s’est déclaré prêt à lancer un service de ce type, tout en se plaignant d’un certain carcan règlementaire lié à la régulation des « services de médias audiovisuels à la demande » (SMAD).

Ce matin, dans Les Echos, c’est au tour de Nicolas de Tavernost, Président du directoire du groupe M6, d’afficher son volontarisme.

Mieux : il n’est pas hostile à une alliance avec le groupe TF1 sur le sujet.

Fin 2011, les deux groupes audiovisuels français avaient tenté de discuter ensemble sur la création d’un portail commun sur la vidéo à la demande.

Mais les discussions n’ont pas abouti. Chacun développant son offre de son côté (Pass Séries M6 en mode SVOD et My TF1 en VOD, ex TF1 Vision).

« Dans ce métier, c’est la taille de l’offre qui fait son succès : c’est un dossier ouvert chez nous », déclare Nicolas de Tavernost.

« Nous pouvons nous associer à un partenaire, y compris un concurrent : ce serait le meilleur moyen de résister à l’arrivée des groupes internationaux. »

En effet, au-delà du groupe Canal Plus déjà engagé dans la SVOD « made in France » via l’offre CanalPlay Infinity, c’est la concurrence internationale qui pourrait faire du mal aux acteurs de la télévision française.

A commencer par Netflix, tout puissant avec ses 28 millions d’abonnés revendiqués (essentiellement aux Etats-Unis).

Mi-2012, le service vidéo comptait 1 million d’abonnés en Grande-Bretagne et en Irlande, plus de 1 million en Amérique du Sud et donc près de 1,5 million au Canada.

Espagne, Allemagne, France…On attend la prochaine étape du déploiement de Netflix.

De son côté, Amazon prévoit de lancer une offre VoD en France, en particulier autour de ses tablettes Kindle Fire (mais pas seulement). Reste à savoir quand précisément…

TF1 sera-t-il d’accord pour se lancer en SVOD avec M6 ? Officiellement, rien à signaler.

« La SVoD, cela fait partie des chantiers que l’on regarde dans le cadre de nos démarches prospectives de court et moyen terme en permanence », a déclaré le patron de TF1 lors d’une conférence organisée la semaine dernière par la chaire Media & Entertainment de l’ESSEC.

Mais le patron de TF1 a évoqué le décret SMAD comme un caillou dans la chaussure des offres SVOD.

Il affirme que ce décret impose aux services de vidéos en ligne un soutien au financement du cinéma, ce qui serait une contrainte trop forte.

« Je ne peux pas lancer une activité qui va être percluse d’obligations par rapport à des compétiteurs qui eux vont caracoler à la fois avec des modèles économiques très supérieurs aux nôtres et sans aucune des obligations que la régulation impose aux acteurs français » (sous-entendu : Amazon et Netflix par exemple ne seront pas soumis à cette réglementation jugée draconienne).

Prochainement, le groupe TF1 organise une conférence de presse sur sa stratégie numérique. Il sera difficile de zapper la partie SVOD…

 SVOD : le choix des offres actuelles
La SVOD, c’est de la vidéo à la demande par abonnement, avec un accès illimité à un catalogue de films, séries, shows ou documentaires, moyennant un forfait mensuel qui se situe généralement entre 7 à 10 euros. Ainsi, le groupe Canal Plus exploite CanalPlay Infinity pour 9,99 euros par mois sans engagement de durée.  On peut aussi évoquer au même tarif FilmoTV (avec un mois offert à l’entrée) ou VideoFutur à 6,99 euros/mois (là encore sans engagement).

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