Symantec a du mal à décoller ailleurs que dans la sécurité

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L’éditeur de sécurité Symantec réalise maintenant 70% de son chiffre d’affaires auprès des entreprises. Mais son développement en direction du stockage et de l’analyse des données ne donne pas forcément de bons résultats.

Au cours d’une conférence de presse à Paris, Symantec s’est livré à son désormais traditionnel exercice de bilan pour 2011 et de prospective pour 2012.

L’éditeur est connu pour ses logiciels de sécurité, en particulier Norton pour le grand public. Mais cette activité, bien que haussière, ne représente plus que 31% de ses revenus.

Grâce à ses offres de sécurité B2B et à ses services de gestion et de sauvegarde de l’information, en 2011 il a réalisé 6,2 milliards de dollars de chiffre d’affaires. En augmentation de 14% sur l’année.

La branche Sécurité et Conformité pour entreprises représentait ainsi au troisième trimestre 29% du chiffre d’affaires, en croissance de 27% de trimestre à trimestre (22% à taux de change constant).

C’est le secteur avec le plus de potentiel, les autres ayant des taux de croissance de moins de 10%.

Sa plus grosse activité est désormais le stockage et la gestion de serveurs, avec 36% de ses revenus au troisième trimestre. Moins dynamique, elle reste tout de même en hausse de 9% de trimestre à trimestre (une progression ramenée à 4% en comptant les différences de change).

Les services (4% du CA) sont de leur côté en chute libre de 16%, suite à une réorientation de la distribution de ces offres vers un réseau de distributeurs certifiés (environ 50 en France).

Pour 2012, ce sont seulement 6 à 7% de croissance du chiffre d’affaires qui sont du coup attendus. « Notre P-DG Enrique Salem a fait une « guidance » volontairement conservatrice en tenant compte de l’environnement économique et financier » nous assure un porte-parole de l’éditeur.

« On met le paquet sur la sécurité car on est confrontés à une « commoditisation » [NDLR : services utilitaires] du marchés de la sauvegarde » et à une « concurrence importante de nombreux acteurs de niche sur l’organisation des données« , assure Eric Soares vice-président et directeur général de la région ouest de l’EMEA pour Symantec.

Un recentrage vers la sécurité, cœur de métier historique, qui inclut désormais les protections contre les cyber-criminels et contre les « risques opérationnels » (les catastrophes naturelles ont souvent été citées par l’éditeur).

Adepte d’une approche globale, Symantec va développer ses services de sécurité pour les appareils mobiles et les systèmes virtuels.

Il assure pousser à « la convergence en terme d’innovations entre le grand public et les entreprises« , explique Eric Soares.

Par exemple, le Global Intelligence Network, qui collecte des données sur les menaces de sécurité anonymement sur 250 000 ordinateurs à travers le monde.

Utilisé dans son offre grand public Norton, des produits innovants issus des données collectées par ce réseau ont été intégrés cette année aux offres professionnelles. Endpoint Protection 12 permet notamment d’informer l’utilisateur sur la réputation d’un fichier ou programme (s’il a déjà été repéré ailleurs dans le monde).

L’éditeur veut aussi continuer à tenter sa chance sur toutes les solutions de gestion des données : infrastructure, intelligence (classifier, découvrir et gérer les données) et gouvernance (politiques de sécurité, conformité aux normes, identification des dangers…)

La stratégie depuis quelques années, en particulier à travers des rachats, ayant été de prendre en main toute la vie numérique des fichiers d’entreprise. Avec, donc, un succès limité.

Il y a de belles exceptions. Clearwell, un moteur de recherche pour bases de données présenté comme très rapide, a été racheté en 2010 et intégré en 2011. Il a déjà rempli ses carnets de commandes et devrait réaliser pour 20 millions de dollars de ventes cette année.

 

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