Tariq Krim : « Les développeurs sont des moteurs de la révolution numérique »

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Dans un rapport remis à Fleur Pellerin, l’entrepreneur Tariq Krim liste une série de mesures visant à valoriser le métier de développeur en France.

Tariq Krim a remis à Fleur Pellerin son rapport intitulé « Les développeurs, un atout pour la France ».

Le créateur de Netvibes, également PDG-fondateur de Jolicloud et vice-président du Conseil national du numérique, suggère de mieux valoriser le métier, mais aussi de créer une feuille de route technologique et de nommer un CTO pour l’État.

En décembre 2012, la ministre déléguée à l’Économie numérique lui avait confié une mission : établir une cartographie des talents numériques émergents. « Depuis, nous avons beaucoup parlé des entrepreneurs, des start-up… et des développeurs« , explique Tariq Krim.
Interrogé par Silicon.fr, l’entrepreneur assure que la France a de nombreux talents en la matière, mais qu’elle les valorise peu, alors mêmes qu’ils sont « des moteurs de la révolution numérique en cours ». Et de citer, pour l’exemple, Louis Pouzin, considéré comme l’un des pères d’Internet, mais bien moins promu que les Américains Bill Gates (Microsoft), Larry Page (Google) ou encore Mark Zuckerberg (Facebook), tous développeurs de formation.

Partant de ce constat, Tariq Krim a dressé « une liste non exhaustive de 100 personnalités françaises qui contribuent, depuis la France ou l’étranger, la Silicon Valley notamment, à la croissance du secteur« . Aux côtés de Louis Pouzin figurent Patrick Chanezon (Google, VMware…), Jean-Marie Hullot (Apple, Inria, NeXT), Pierre Omidyar (eBay, Omidyar Network), Paul Rouget (Mozilla) et Louis Monier (AltaVista, Google, Kyron). Mais aussi Clémence Saussez (Colt, Figaro Classified), Sam Hocevar (Debian, Goatse Security), Thierry Carrez (OpenStack), Frédéric Weisbecker (Linux), Jean-Baptiste Kepf (VLC), Fabien Potencier (Sensio) et Stéfane Fermigier (Nuxeo, Abilian).

Pour Tariq Krim, il est nécessaire de valoriser le métier de développeur, notamment auprès des femmes. Il s’agit aussi de faire naître des vocations chez les jeunes en proposant très tôt un apprentissage des bases de la programmation. L’auteur du rapport met également l’accent sur les formations courtes, qui permettraient d’assurer « une plus grande adéquation entre l’offre et la demande de compétences ». De son avis, le numérique doit par ailleurs être présenté comme « une chance » pour les décrocheurs, dans la philosophie de l’École 42 de Xavier Niel.

Sur la question de l’accès aux financements pour les développeurs, Tariq Krim préconise d’adapter le modèle du visa entrepreneur actuellement proposé aux créateurs étrangers prêts à s’installer dans l’Hexagone. Estimant que « les développeurs ne sont pas de simples exécutants, mais des acteurs à part entière qui devraient être impliqués dans la stratégie de leur organisation« , il déplore que trop peu d’entre eux accèdent à des postes de décision. Tout particulièrement dans le public : « De grands projets soutenus par l’État – dont Louvois, le système de paie des militaires, et le projet de mutualisation de la paye des fonctionnaires au sein d’une structure unique, l’ONP pour Opérateur national de paye – ont capoté à la suite de nombreux dysfonctionnements. Et cela coûte cher. La France peut mieux faire. »

Pour accompagner la transformation numérique de l’État souhaitée par Jean-Marc Ayrault, Tariq Krim recommande d’instaurer une feuille de route technologique, avec en tête de liste le passage au « responsive design » et à la mobilité. Dernière suggestion, créer un véritable poste de directeur technologique au sommet de l’Etat, pour coordonner la politique numérique, comme le fait le chef d’état-major pour l’emploi des forces armées et le commandement des opérations militaires.

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