Taxe Google – presse : bataille de lobbying vis-à-vis du gouvernement

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Des organisations de presse poussent à la rétribution des articles de presse indexés dans les moteurs. Google rejette ce projet. Le gouvernement joue un rôle d’arbitre et de médiateur.

Google veut calmer le jeu avec les éditeurs de presse, même si les dissensions persistent.

Au cœur du débat figure la perspective d’une taxe sur les moteurs de recherche pour rétribuer les articles de presse indexés.

Une mesure poussée par des éditeurs de presse regroupées dans l’Association de la presse d’information politique et générale (AIPG, regroupant le Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale, Le Nouvel Observateur, Les Echos…) et qui serait examinée favorablement par le gouvernement.

Mais les professionnels de la presse sont divisés sur le sujet.

Ainsi, le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil, regroupant des titres 100% Internet comme Mediapart, Atlantico, Slate ou Rue89), proteste contre l’inflexibilité de Google, tout en rejetant la perspective d’une « taxe Google » sur le référencement.

Il préfèrerait plutôt l’émergence d’une taxe Google liée à son chiffre d’affaires publicitaire.

La position de Google est connue : la firme Internet rejette ce projet, considérant qu’il ébranlerait son modèle économique.

Un projet qui l’exaspère au point d’envisager de désindexer les articles de presse si ce projet « Lex Google » se concrétisait.

Dans une contribution blog en date du 18 octobre, Google déballe ses arguments contre les « effets néfastes » d’une telle initiative : « Les associations d »éditeurs de presse (SPQN, IPG, SEPM) ont proposé au gouvernement et au Parlement la création d’un droit voisin dont l’objet serait de faire payer par les moteurs de recherche une rémunération à chaque indexation d’un contenu issu d’organismes de presse. En réalité, l’ambition de ce texte est d’interdire le référencement non rémunéré. »

A la suite d’une réunion organisée vendredi en fin d’après-midi avec le cabinet de Fleur Pellerin, ministre déléguée en charge des PME, de l’innovation et de l’Economie numérique, Olivier Esper, directeur « Public Policy » chez Google France, a pris un ton diplomatique.

« Nous pensons qu’une loi telle que celles proposées en France et en Allemagne serait dommageable pour les internautes et pour Internet (…) Nous sommes heureux d’avoir poursuivi aujourd’hui notre discussion avec le cabinet de la ministre, et avons souligné notre souhait de prolonger notre dialogue avec les éditeurs de presse. »

Quant au gouvernement, il n’a fait aucune déclaration après cette réunion.

Sachant qu’un projet de loi similaire a été adopté par le gouvernement allemand à la fin août.

Et que Fleur Pellerin s’est rendue en Allemagne en fin de semaine dernière pour évoquer aussi ce sujet.

« Si l’Europe peut avancer unie sur ce dossier, elle sera plus forte », déclarait-elle juste avant son voyage.

Tout en évoquant l’établissement d’une « discussion constructive entre les éditeurs de presse et Google ».

Au Brésil, les éditeurs ont abandonné Google News
Eclairage intéressant au Brésil à propos de la dépendance des médias vis-à-vis de Google News : les 145 titres membres de l’Association nationale des journaux brésiliens ont quitté le service d’agrégation d’actualité de Google l’an dernier. Et un premier bilan montre que ce changement n’est pas désastreux en termes d’audience : en moyenne, les journaux auraient perdu 5 % de trafic. Mais, du coup, les internautes auraient davantage tendance à se rendre directement sur le site média en évitant la case moteur.

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