Taxe sur les robots : un engrenage plausible selon Bill Gates

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Le cofondateur de Microsoft n’écarte pas l’idée de taxer les robots qui remplacent les salariés en entreprise. On perçoit une convergence avec le candidat PS pour la présidentielle.

Robot rime avec impôt ? Bill Gates, cofondateur de Microsoft, n’y voit pas d’inconvénient. Il considère même qu’avec l’ère de la robotisation en entreprise, il est plausible que des taxes apparaissent pour compenser l’impact fort sur le marché de l’emploi.

Dans un entretien accordé au site média Quartz, Bill Gates précise sa pensée : « Si un robot effectue une tâche identique à celle effectuée par un humain pour fournir le même travail, nous pouvons imaginer de taxer le robot à un niveau similaire. » Si l’on prend en compte le niveau d’imposition déjà établi : impôt sur les sociétés, cotisations sociales…

Bill Gates y voit même une opportunité pour libérer la main de l’homme : le robot fournirait le biens et les services nécessaires et l’homme pourrait s’adonner à des activités plus enrichies ou se tourner les personnes âgées ou les enfants pour leur porter davantage assistance.

Le cofondateur de Microsoft estime que, d’ici 20 ans, des fonctions non qualifiées dans les entrepôts, dans les services à la personne ou les transports seront amenées à s’amenuiser et seront remplacées par des automates. « C’est important de mener une politique qui va dans cette direction », évoque-t-il.

Les entreprises engagées dans la robotisation risquent de mal percevoir cette suggestion de taxer leurs produits. « Je ne pense pas que les sociétés concevant de robots soient offusquées par la création possible d’une taxe. C’est OK », suggère Bill Gates.

En France et en Europe : le débat s’ouvre

On pourrait trouver une certaine convergence entre sa position et celle de Benoît Hamon, candidat PS à l’élection présidentielle en France. L’ex-ministre de l’Économie sociale et solidaire considère qu’une taxe sur les robots permettrait de financer une partie de la protection sociale des travailleurs devenus inactifs.

Dans le Cercles des Echos, Vincent Champain, Président de l’Observatoire du long terme (un think tank pour évaluer les enjeux de la France dans une perspective plus large), estime que « la taxe sur les robots va un cran plus loin en matière d’idée séduisante mais contre-productive ».

Il précise : L’investissement en capital permet de rendre les salariés plus productifs : équipé d’un robot ou d’une machine performante, un ouvrier pourra produire plus et compenser les écarts de coût du travail. C’est ainsi que l’on développera les fameux emplois qualifiés à valeur ajoutée. »

Au niveau du Parlement européen, un rapport incluant des recommandations sur la règlementation à appliquer avec la robotisation vient d’être adopté.

Si les députés se montrent convaincus de la nécessité d’ériger un cadre spécifique pour accompagner l’essor des robots, ils ont refusé le principe d’ériger une « taxe robot » susceptible de « nuire à l’industrie ».

A travers cette position exprimée, ils ont rejeté la création d’un fonds pour financer un revenu universel pour les salariés dont l’emploi serait menacé par l’arrivée d’une machine.

(Crédit photo : Innorobo 2016)

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