Taxis-VTC : un avant-goût du défi pour le médiateur Laurent Grandguillaume

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Le député PS Laurent Grandguillaume a pu mesurer, ce week-end, le défi auquel il se confronte en tant que médiateur du conflit taxis-VTC.

Update mardi 2 février – 2h29 : Le médiateur Laurent Grandguillaume va recevoir ce matin uniquement les représentants des organisations de taxis à l’Hôtel Cassini (VIIe arrondissement, Paris).
Motif : « Les VTC manifestant mercredi, le député préfère les recevoir jeudi », selon Le Figaro.

—— Article initial ———

Les déclarations de Laurent Grandguillaume à propos de « certaines plates-formes numériques [qui] veulent imposer leur monde sans règle à la République » ne sont pas passées inaperçues auprès des principaux intéressés.

Elles ont notamment alerté Mark MacGann. Le responsable Europe d’Uber a invité le député PS de Côte-d’Or et conseiller municipal de Dijon, nommé médiateur dans le conflit taxis-VTC, à « ne pas se tromper de débat ».

La température est montée progressivement entre samedi et dimanche, les deux hommes s’invectivant par tweets interposés.

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Du côté de Laurent Grandguillaume, on s’est étonné de l’appel à la manifestation lancé par Alternative mobilité transport (AMT).

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L’association, qui regroupe une dizaine de sociétés de transports capacitaires, a convié tout le secteur à une marche silencieuse, ce mardi à Paris, entre Montparnasse et les Invalides.

Elle demande « l’ouverture d’un vrai débat » sur la question des licences, non sans réagir aux mesures annoncées par Manuel Valls.

En l’occurrence, selon Les Échos, un renforcement, dans 12 départements, des contrôles de VTC qui prennent en charge des clients sans réservation. Mais aussi des « contrôles incessants » contre les « fraudeurs » disposant du statut LOTI (transporteurs publics routiers collectifs de personnes avec des véhicules de moins de 10 places).

Le médiateur mis au parfum

Uber fait partie de ces plates-formes numériques qui ont relayé, dans leur réseau de partenaires en France, l’appel de l’AMT. Son directeur Europe a, au passage, rappelé à Laurent Grandguillaume la définition d’un médiateur : un « tiers neutre, indépendant, impartial […] pour éclaircir [ou] rétablir [des] relations ».

Ce a quoi l’élu répond, en deux tweets à environ une heure d’intervalle : « Uber va maintenant choisir les parlementaires ? » et « En France, les députés sont élus par le peuple. Les multinationales ne choisissent pas les médiateurs ».

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Il n’y a pas que des VTC qui expriment leur méfiance vis-à-vis de Laurent Grandguillaume. Chez les taxis, on explique ne plus souhaiter une médiation qui « fait gagner du temps à l’État », mais de l’action.

Une réunion entre les différentes parties doit se tenir ce mardi. Laurent Grandguillaume a fixé un objectif : faire appliquer la loi Thévenoud (un « texte d’équilibre », selon lui) tout en garantissant une concurrence saine – ce qui est précisément l’objectif du texte.

La méthode douce
Les taxis auront manifesté pendant trois jours pour dénoncer la « concurrence déloyale » des VTC. Les principales perturbations ont été recensées à Paris, Marseille et Toulouse. Mais dans certaines villes comme Strasbourg, on a troqué blocages et opérations escargot pour « sensibiliser » les clients en leur offrant un trajet.
Taxis G7 a fait de même ce week-end avec 10 000 courses gratuites dans Paris intra-muros, officiellement pour « remercier les Parisiens pour leur patience et leur confiance ». Les réactions ont été très variées sur les réseaux sociaux


Crédit photo : LDprod – Shutterstock.com

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