Tech City : Londres doit-elle renoncer à rivaliser avec la Silicon Valley ?

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Londres investit dans sa Tech City. Mais ce quartier numérique peut-il sérieusement rivaliser avec la mythique Silicon Valley californienne?

Tech City, le quartier des jeunes pousses londoniennes créé dans l’ancien village olympique, était en effervescence la semaine dernière.

Cette « Silicon Valley londonienne » accueillait en effet Mike Lynch, le fondateur d’Autonomy, revendu à HP, mais également David Cameron, le Premier ministre britannique, accompagné de sa conseillère pour les technologies de l’information :  Rohan Silva.

Loin des polémiques sur les pratiques comptables « inappropriées » d’Autonomy, qui seraient à l’origine d’une provision de 5 milliards de dollars de la part de HP, les équipes de Tech City souhaitaient surtout annoncer un nouveau programme d’apprentissage, à destination de 500 chômeurs, destiné à leur ouvrir les portes des meilleures start-up implantées dans la capitale britannique.

Tech City est financièrement soutenu par le gouvernement mais les entreprises privées jouent leur rôle.

Rackspace devrait offrir pour l’équivalent de 15 000 euros d’hébergement Web à tous les entreprises du cluster et des offres similaires seraient à l’étude chez Cisco, Vodafone ou encore Intel.

Mais les investissements privées seraient toutefois loin d’être suffisant pour permettre à TechCity de rivaliser avec la Silicon Valley californienne.

Selon un récent rapport publié par Génome, la métropole britannique n’est que le 7ème écosystème le plus attractif pour les jeunes pousses, à la première place européenne mais encore loin derrière des villes telles que San Francisco, Boston ou Tel Aviv.

Les fonds privés londoniens seraient ainsi 81% inférieurs à leurs homologues californiens et la place londonienne  manquerait de « business angels », en particulier en phase d’amorçage en raison « d’un manque d’ambition » et d’une certaine aversion au risque.

« Les investisseurs britanniques réclament plus de garanties et accordent des valorisation plus faibles aux jeunes pousses » confirme Rajeeb Dey, PDG et fondateur de la  start-up Enternships.com.  « Les Financiers européens ont peu de contacts avec les entrepreneurs de pointe » ajoute Julie Meyer, du fonds d’investissement Ariadne Capital.

Conscient du problème, le gouvernement britannique fait preuve de volontarisme avec le programme d’investissement pour l’amorçage (« Seed Entreprise ») ou en proposant de nouvelles déductions fiscales sur les brevets.

« Nous essayons de mettre en relations investisseurs et entrepreneurs mais nous ne pouvons pas forcer les gens à investir » reconnait Benjamin Southworth, récemment nommé directeur général adjoint de l’Organisation Tech City Investment

« Je ne pense pas qu’il faille se focaliser sur le montant des investissements. Londres peut se démarquer de la Silicon Valley en cherchant à créer des entreprises durables et qui créent des emplois pérennes.  La culture, la démographie et même la météo sont très différentes et je pense que Londres doit créer son propre modèle« , ajoute Benjamin Southworth.

Londres peut-elle donner naissance à des entreprises de l’envergure de Oracle, Microsoft ou Google ?

Les dirigeants de TechCity en sont convaincus même si, en dehors de l’exemple de Huddle, le pays compte encore peu de jeunes pousses d’envergure internationale.

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Cette Eurostory a initialement été publiée sur TechWeekEurope.co.uk par Tom BREWSTER sous le titre  « Tech City: Let’s Get Over Our Silicon Valley Obsession« 

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