Tele2 : une arrivée tardive sur le marché de l’ADSL

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L’opérateur Tele2 fait une entrée en force sur le marché de l’ADSL en proposant le tarif le moins cher, avec Free, pour un accès à 512 Kbits/s. Basée sur le dégroupage, son offre est pour le moment limitée à quelques villes françaises.

Free n’est plus le seul à offrir l’ADSL (512/128 Kbits/s) à 30 euros par mois (voir édition du 19 septembre 2002). L’opérateur téléphonique Tele2 se lance à son tour sur le haut débit avec une offre presque aussi agressive que celle du précurseur. A savoir 30 euros par mois, auxquels il faut ajouter 99 euros pour les frais d’activation et le modem USB (Bewan) pour toute inscription avant le 31 juillet 2003 (au delà, les frais passent à 150 euros). Les internautes déjà équipés d’un modem ADSL ne paieront que 69 euros pour l’activation de la ligne. Et, contrairement à Free, aucun frais de résiliation n’est imposé. De plus, l’abonné reste libre du choix de son opérateur téléphonique, Tele2 ayant eu la bonne idée de ne pas rendre le couplage des offres ADSL et téléphonie obligatoire, bien que ce type de configuration permette de regrouper les coûts sur la même facture. L’opérateur va même jusqu’à garantir une connexion « vraiment permanente », allusion à « certains opérateurs » qui imposent des déconnexions plus ou moins régulières.

Limitations géographiques

Une offre alléchante, donc, pour les amateurs d’Internet haut débit. Seulement, dans un premier temps, l’accès ADSL de Tele2 ne sera disponible que sur Paris et sa petite couronne (92, 93 et 94). D’ici la fin mai, l’offre devrait s’étendre aux principales métropoles françaises (Marseille, Lyon, Nantes, Strasbourg, Nice et Bordeaux) puis, avant la fin de l’année 2003, à treize autres agglomérations (Aix-en-Provence, Dijon, Grenoble, Lille, Nancy, Rennes, Toulouse, Tours, Bayonne, Rouen, Orléans, Reims, Caen) et au reste de la région parisienne (77, 78, 91 et 95). En effet, contrairement à Free qui propose son offre sur son réseau dégroupé (Paris-banlieue) comme sur le réseau national (de France Télécom, notamment), Tele2 s’appuie entièrement sur LDCom et reste soumis au déploiement de son infrastructure.

Moins de deux mois après avoir ouvert un accès libre bas débit (voir édition du 26 mars 2003), Tele2 fait donc une entrée en force sur le marché de l’Internet. Mais l’opération est risquée : l’opérateur arrive sur le marché du haut débit après nombre de concurrents et les limitations géographiques d’accès à son offre réduisent sa part de marché potentielle. Tele2 s’appuie sans doute sur le fait que 17 % des Français comptent souscrire à l’ADSL contre 9 % déjà abonnés, selon une enquête IPSOS réalisée les 25 et 26 avril 2003 auprès de 1 015 personnes. Surtout, Tele2 bénéficie de 3 millions de clients actifs sur la téléphonie fixe, ce qui constitue une base de prospection qui devrait lui permettre de rentabiliser ses investissements dans le domaine.