Télé2 aborde l’ADSL à 8 mégabits

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Le très haut débit arrive chez l’opérateur suédois de téléphonie pour moins de 15 euros. En attendant l’ADSL 2+ prévu pour cet été.

Avec ses forfaits à un 1 et 2 mégabits par seconde, Télé2 commençait à faire pâle figure face aux offres ADSL débridé désormais proposées par la plupart des fournisseurs d’accès Internet (FAI) en France. La filiale française de l’opérateur suédois va, dès la semaine prochaine, combler son retard. Le 23 mai prochain, Télé2 proposera du 8 mégabits ATM par seconde maximum (environ 6,8 Mbits/s IP) au tarif unique de 14,85 euros mensuels. Si l’offre est, à quelques centimes près, la plus économique du moment, elle reste conditionnée : présélection téléphonique obligatoire (sinon compter un supplément de 5,10 euros par mois) et frais de résiliation de 96 euros dégressifs de 3 euros par mois d’abonnement, pour l’essentiel. Des conditions que Télé2 avait appliquées il y a un an lors du lancement de l’offre à 2 mégabits (voir édition du 24 août 2004).

A ces conditions d’utilisation, le FAI ajoute aujourd’hui une augmentation de 5 euros sur l’abonnement au-delà des 12 premiers mois. Au même titre que les offres ADSL de Cegetel et Neuf Télécom, ce dernier étant d’ailleurs l’actuel fournisseur de services ADSL de Télé2. Une condition qui risque de paraître rédhibitoire pour nombre d’Internautes. « Si on décide d’annuler, on supprimera cette mesure », avance Olivier Anstett, directeur marketing chez Télé2, « ces frais sont la contrepartie naturelle des investissements pour pouvoir faire du haut débit, on est tous poussé à adopter une attitude prudente ». Il est loin le temps où, pour son entrée sur le marché de l’ADSL, Télé2 ne parlait ni de frais d’accès (ce n’est d’ailleurs toujours pas le cas), ni de résiliation ou de période d’engagement.

Mise à jour des modems

L’offre est évidemment réservée aux abonnés situés dans les zones dégroupées de Télé2 qui, selon les conditions techniques, bénéficieront d’entre 608 Kbits/s et 8 Mbits/s en réception et entre 160 Kbits/s et 800 Kbits/s en émission. Les abonnés actuels pourront naturellement bénéficier de la nouvelle offre mais la mise à niveau ne sera pas automatique. « Ceux qui le voudront devront s’inscrire pour demander à en profiter », précise Olivier Anstett. D’abord pour se soumettre aux nouvelles conditions tarifaires et d’utilisation, pour ceux qui bénéficieraient encore des avantages de la première heure. Ensuite, « cela nous permettra de gérer le flux des demandes et de fournir les informations nécessaires pour profiter des 8 mégabits », ajoute le responsable. Notamment un pilote à installer pour mettre à jour le modem. Cela concerne une majorité des 300 000 clients ADSL que Télé2 revendique aujourd’hui.

Les plus exigeants (mais les moins pressés) d’entre eux auraient tort de se précipiter. Télé2 annonce le lancement de l’ADSL 2+ pour le courant de l’été. Pour l’heure, les conditions de commercialisation de l’accès Internet en ultra haut débit ne sont pas encore arrêtées. « Nous avons le souci de toujours valider ce qu’on va annoncer », rappelle Olivier Anstett qui souhaite qualifier l’offre d’un point de vue technique. « Il y a un équilibre à trouver entre les débits et le taux d’erreur sur la ligne en ADSL 2+, notamment pour garantir les services comme la voix sur IP et la télévision. » Comme chez Free et Neuf Télécom, en attendant Cegetel, Télé2 veut profiter des très hauts débits pour développer les services tripleplay.

Services en double

Ces services s’ajouteront à l’offre de téléphonie classique et au bouquet de programmes audiovisuels précédemment annoncé (voir brève du 21 février 2005) mais toujours pas en service. « Nous avons pris un peu de retard », concède le porte-parole de l’opérateur, « nous devons faire un affinage technologique pour que cela marche bien. » Pour autant, la direction de Télé2 est convaincue que les services doublement proposés n’entreront pas en concurrence. « Nous pensons que les services sont complémentaires et ne s’adressent pas aux mêmes publics », estime olivier Anstett, « la présélection permet notamment de conserver le numéro de téléphone France Télécom et une qualité [de voix] irréprochable. »

Ces nouveautés s’inscrivent dans le mouvement du dégroupage amorcé par l’opérateur. Télé2 a notamment annoncé vouloir injecter 62 millions d’euros dans son propre réseau à travers les infrastructures de Neuf Télécom. « Cela nous permettra de passer d’une relation de client-fournisseur à une relation plus durable », confirme notre interlocuteur. A cela, viendra se greffer une offre de téléphonie mobile à la rentrée grâce aux accords passés avec Orange (voir édition du 14 avril 2005). « Nous venons de lancer une campagne pour animer le marché et sonder les utilisateurs. » A terme, Télé2 devrait faire converger les offres de téléphonie fixe et mobile, éventuellement en combinaison avec l’accès Internet. « Un package téléphonie fixe et mobile est prévu pour la fin de l’année », promet Olivier Anstett.