Tele2 expérimente l’internet par ondes radio

Mobilité

Tele2 vient de lancer une expérience de liaison Internet par ondes hertziennes. Une vingtaine d’internautes grenoblois ont accepté d’être cobayes pour ce projet pilote.

L’opérateur téléphonique Tele2 France expérimente depuis trois semaines l’internet par ondes radio. C’est la ville de Grenoble, et son site du Fort de la Bastille, qui a été choisie comme théâtre des premiers essais. Cette technologie, si elle s’avère concluante, pourra être rapidement étendue courant 2000 aux autres grandes villes françaises. « Cette technique de transmission se classe dans les catégories de haut débit », explique Erik le Roy, directeur technique à Tele2 France, « c’est à dire que nous pouvons aller jusqu’à 512 Kbits par seconde, et même, dès l’année prochaine, jusqu’à 1Mo/s. Pour l’instant, le service que nous proposons à nos testeurs est de 128 Kbits/s ».Concrètement, l’installation nécessite trois éléments : une petite antenne ronde d’une trentaine de centimètre de diamètre à poser sur le balcon, un routeur qui se branche sur le port série de l’ordinateur, pour transformer les signaux numériques en signaux radio, et un émetteur-récepteur. En effet, cette technologie conçue par Lucent fonctionne aussi bien en émission qu’en réception, contrairement à l’internet par satellite. « Nous utilisons la bande de fréquence des 3,5 Ghz », poursuit Erik Le Roy, « et nous n’avons aucune limitation sur la voie montante, à l’inverse du câble. De plus, la connexion est permanente, et forfaitaire ». Enfin, étant donnée la fréquence de ces ondes radios, l’installation doit se faire au vu de l’émetteur de Tele2, c’est-à-dire sans obstacles entre la station de base de Tele2 et l’antenne de l’internaute. Cette contrainte requiert un maillage très fin de la ville, ne serait-ce que pour alimenter les deux faces de chaque immeuble ! La portée du système est de 3 à 5 kilomètres.L’Internet par radio ne règle pas tous les problèmes d’encombrement. « En radio aussi, comme pour les GSM, il peut y avoir des bouchons en fonction du nombre de canaux mis à la disposition des abonnés par les fournisseurs. C’est pourquoi nous avons mis en place un partage dynamique de la bande passante », précise Erik Le Roy. Mais vingt cobayes ne suffiront sans doute pas à éprouver la capacité du système.Passée la phase de tests, Tele2 France devra déposer un dossier de demande de licence nationale auprès de l’Autorité de Régulation des Télécommunications. Une demande qui devrait être prête pour la fin janvier 2000. Le modèle économique, les tarifs et les conditions de commercialisation sont encore à définir, mais différents points peuvent être dégagés. Ainsi, il est d’ores et déjà établi que ce service s’adressera au plus grand nombre, particuliers comme entreprises, qu’il intègrera des services de voix IP, et qu’il offrira un service complet. On peut d’ores et déjà en déduire que Tele2 pourrait débarquer sur le marché de l’accès Internet.Jean-Louis Ruchon, journaliste à Grenoble, est l’un premier à avoir bénéficié de cette connexion, sur laquelle il ne tarit pas d’éloges : « L’installation est très facile, ce sont les gens de Tele2 qui la font, et la connexion est totalement transparente pour Windows. Une fois installée, la vitesse de connexion est formidable ! » Pour 100 francs par mois, il a accepté d’être un des testeurs de cette technologie unique en France. « La dernière fois, j’ai écouté un concert de musique classique en direct de Sydney : la qualité était aussi bonne que sur France Musique. Fabuleux ! », s’exclame-t-il. Mais ce qu’il apprécie le plus, c’est le confort de la connexion permanente, et de ne plus « être stressé » par le compteur de France Télécom : « ma facture de téléphone a complètement fondu ». Enfin, il met aussi l’accent sur la fiabilité de la technologie radio : « je n’ai jamais eu une seule coupure, et même pendant les dernières tempêtes de neige sur Grenoble, rien n’a bougé ».Alors, l’internet par radio, la solution parfaite ? Réponse de l’ART dans quelques semaines…