Téléchargement : les adeptes du P2P consomment aussi sur les services légaux

Mobilité

Selon une étude IDATE-Médiamétrie//NetRatings, entre 15 et 25% des fichiers
téléchargés sont légaux en France, Angleterre et Etats-Unis.

« Téléchargement payant et téléchargement illégal ne s’opposent pas. » C’est l’un des constats établis par la première édition du Monitoring du Téléchargement mis en place par l’Idate en partenariat avec Médiamétrie//NetRatings qui vise à analyser les pratiques de téléchargement – légal et illégal – de musique, de vidéo et de jeux en France, aux Etats-Unis et en Grande Bretagne. Ces premiers résultats ont été obtenus a partir de sondages de 4 000 internautes et d’observation des usages des logiciels d’échange P2P. Selon cette étude, « les clients des services payants se retrouvent largement parmi les utilisateurs des réseaux peer to peer ». Ce qui tend à confirmer les résultats de précédents travaux similaires en la matière.

L’étude met par ailleurs en évidence les disparités des habitudes des internautes selon leur nationalité. Avec 59% des internautes qui téléchargent (légalement ou non) en Grande-Bretagne, les Anglais sont les champions en la matière face aux Français (55%) et Américains (47%). Entre 53 et 73 fichiers selon les pays sont ainsi rapatriés en moyenne sur les PC des utilisateurs (le rôle du téléphone mobile reste encore marginal). Photos, images et musique sont les principaux contenus récupérés.

La musique avant les logiciels

Les fichiers légaux représentent 15% de l’ensemble des téléchargements en France, 20 % outre Manche et 25% aux Etats-Unis. « 66% des personnes qui pratiquent le téléchargement aux Etats-Unis ont téléchargé des contenus payants, contre 59% au Royaume-Uni et 49% en France », précise l’institut d’études dans son rapport. Ce qui représente une moyenne de 3,8 euros dépensée mensuellement par internaute français, contre 5,2 euros outre-Atlantique et 7,3 euros outre-Manche. Sans surprise, la musique constitue le premier poste de dépense devant les logiciels.

« Les principaux freins à l’utilisation du téléchargement payant sont le prix des contenus, la faiblesse des catalogues disponibles et l’impossibilité d’écouter et/ou de regarder les contenus avant leur téléchargement. » Une analyse qui confortera les association de défense des consommateurs qui pointent depuis longtemps l’insuffisance et les travers des offres légales en matière de contenus musicaux.

Le téléchargement illégal ne faiblit pas
Selon le cabinet de mesure d’audience américain BigChampagne, le nombre d’adeptes du P2P est en constante progression et se dirige vers la barre des 10 millions d’utilisateurs dans le monde. L’analyste a recensé 9,67 millions de téléchargeurs en janvier 2006 (soit déjà un an malgré la publication récente des résultats) contre moins de 4 millions en août 2003. Les Etats-Unis à eux seuls regorgeraient près de 7 millions d’utilisateurs des réseaux P2P. Ce qui laisserait à peine 3 millions d’adeptes du P2P pour le reste du monde. Cela semble difficilement crédible même si impossible à vérifier. Mais cette tendance générale à l’augmentation des usages du P2P contredit les discours de la RIAA et de l’IFPI, deux organismes qui défendent respectivement les intérêts des grandes maisons de disques aux Etats-Unis et dans le monde), sur l’efficacité des campagnes mi-pédagogique mi-répressives à l’encontre des internautes peu respectueux des droits d’auteur.