Télévision connectée : « Audiovisuel et Internet, deux mondes qui s’entrechoquent sur un même terminal »

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Assises du numérique : réflexions sur l’essor de la TV connectée avec Alexandre Fourmond (LG), Alain Weill ( NextRadioTV), Martin Rogard (Dailymotion), Jérémie Manigne (SFR), Marc Charrière (Alcatel-Lucent) et Emmanuel Gabla (CSA).

Télévision connectée : Facebook sera aussi de la partie

Dailymotion est ravie du décollage de la télévision connectée. « C’est naturel pour nous d’aller vers la TV », considère Martin Rogard, Directeur général France de la plate-forme de partage vidéos.

Le premier portail vidéo estampillé Dailymotion a été installé sur le portail télé du fournisseur d’accès SFR dès 2008. Depuis, Free et Orange ont suivi.

« La France reste le premier marché des set-top boxes dans le monde même si la Chine nous rattrape. Nous sommes bien placés dans la télévision connectée ».

Martin Rogard considère que la concurrence dans cet environnement parfois baptisé smart TV sera large. « Je pense que Facebook sera un acteur de la TV connectée avec la recommandation de programmes. »

Jérémie Manigne, Directeur général « innovation-services-contenus » chez SFR, souligne le besoin d’harmonisation de la fiscalité au niveau européen pour la fourniture de services numériques de divertissement (comme les plates-formes de musique ou de vidéo à la demande).

« Il faut agir plus rapidement pour défendre la création car, si on attend l’horizon 2015-2017, ce sera trop tard. [Apple] iTunes aura tout pris. On le voit avec la VoD en Allemagne. »

De son côté, Marc Charrière, Vice-Président des Affaires publiques chez Alcatel-Lucent France, estime qu’on ne peut pas parler de TV connectée sans réseaux très haut débit fixe.

« Le DSL, on a beau le pousser jusqu’à ses limites avec le VDSL 2 et la vectorisation…cela ne suffira pas pour la 3D et la HD. »

En tant que représentant du Conseil supérieur de l’audiovisuel, Emmanuel Gabla suit l’évolution du dossier de la TV connectée avec une grande attention.

« Il constitue un paradoxe avec deux mondes régulés de manière différente [audiovisuel et Internet, ndlr] qui s’entrechoquent sur un même terminal [le poste télé] ».

Il préfère mettre en avant la dimension de co-régulation impliquant les différents acteurs de la chaîne : fournisseur d’accès Internet mais aussi les services Internet. Et ce, au niveau national et international.

Internet sans frontières oblige, ce sera l’un des principaux enjeux des débats à venir : comment convaincre Google ou Apple de prendre en compte la dimension de la protection « à la française » du consommateur ou de l’enfance devant l’écran télé…

Mission gouvernementale TV connectée : « Il faut agir rapidement »
Selon Les Echos, le prochain rapport sur la télévision connectée qui sera remis au gouvernement préconise « une remise à plat de la règlementation audiovisuelle » et abolir certaines règles obsolètes à l’ère du numérique et de l’Internet comme l’interdiction formelle frappant les chaînes télé de diffuser des films certains jours (samedi par exemple). Il faudra également « dépoussiérer » les règles en matière de publicité et de concentrations des médias. Les groupes Internet de taille mondiale comme Google ou Apple seraient également « invités » à financer la création audiovisuelle, à l’instar des opérateurs télécoms (COSIP). Encore plus frappant, le rapport suggèrerait une fusion entre le CSA et l’ARCEP. Au printemps dernier, Frédéric Mitterrand (ministre de la Culture et de la Communication) et Eric Besson (Economie numérique) ont initié une mission de réflexion sur la télévision connectée à Internet. Ses membres sont : Marc Tessier (Video Futur), Philippe Levrier (ex-CSA), Martin Rogard (Dailymotion), Takis Candilis (Lagardère), et Jérémie Manigne (SFR). « On dresse un constat dans la première partie du rapport : il faut agir rapidement. Nous ne sommes pas dans une logique de prospective », considère Martin Rogard, interrogé sur les premiers grands enseignements de cette mission lors des Assises du numérique. « Face à la concurrence mondiale, il ne faut pas baisser les bras et porter nos principes au niveau européen voire international. »

 

 

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