Télévision sur mobile : la France ne doit pas perdre son avance

Mobilité

Le gouvernement et Le Forum de la Télévision sur Mobile dressent un bilan d’étape sur les tests, les technologies, le business et le cadre légal.

La télévision sur mobile est un atout pour la France mais il reste à réunir les conditions de développement pour qu’elle devienne un succès industriel. C’est, en substance, le principal message du gouvernement qui a été diffusé à l’occasion d’un séminaire organisé à Bercy réunissant les acteurs intéressés par le développement de la télévision sur mobile.

Outre les représentants du gouvernement (Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication, et François Loos, ministre délégué à l’Industrie), la quarantaine de membres du Forum de la Télévision Mobile qui avait été lancé en novembre 2004 (regroupant les chaînes de télévision, les opérateurs de téléphonie mobile, les diffuseurs hertziens, les constructeurs de terminaux?) et les fournisseurs de contenus sur mobile (Wonderphone par exemple) ont répondu présents.

« La France a une longueur d’avance en matière de multimédia mobile. Nous sommes les troisièmes au monde et les premiers en Europe avec 10 millions d’utilisateurs réguliers », assure François Loos dans son discours. Il a notamment rappelé la position prise par certaines jeunes pousses françaises dans le mobile multimédia comme in-Fusio ou Gameloft (producteur de jeux pour téléphones portables).

Le ministre délégué à l’Industrie a souligné l’importance des retombées des expérimentations en cours sur la télévision sur mobile afin de mieux cerner les usages. Actuellement, quatre tests sont menés dans la région parisienne : trois en DVB-H (Digital Video Broadcast-Handheld) coordonnées respectivement par TDF, TPS et le groupe Canal Plus et une en T-DMB (Terrestrial-Digital Multimedia Broadcasting) sous la houlette du groupe TF1. « Je retiens de vos présentations qu’un appétit certain des consommateurs peut être mis en évidence. Mais il me semble que les modèles économiques ne sont pas encore stabilisés », a commenté François Loos.

Un rapport sur les technologies de compression disponible

Cette réunion a permis également de mettre l’accent sur l’importance des choix stratégiques des technologies : quelle(s) norme(s) pour la compression numérique des données et quel(s) standard(s) faut-il retenir pour la diffusion des images ?

En début de semaine, le Conseil Général des Technologies de l’Information a remis un rapport au ministre délégué à l’Industrie sur la question des technologies de compression de la télévision numérique, notamment les normes MPEG-2 et MPEG-4, respectivement exploitées pour la diffusion des chaînes gratuites et des chaînes payantes de la télévision numérique française (TNT).

Parmi les initiatives qui ont retenu l’attention du gouvernement figure TV Mobile Sans Limite, le projet de télévision par satellite d’Alcatel qui avait été présenté lors du dernier 3GSM World Congress le mois dernier (voir édition du 17 février 2006). D’ici le mois de mai, l’Agence pour l’Innovation Industrielle prendra une décision sur le volet du financement. Le gouvernement a rappelé également son engagement à soutenir la R&D à travers les pôles de compétitivité, comme le pôle breton consacré à l’image et aux réseaux qui a couvert le projet Mobim@ges.

Enfin, le ministre délégué à l’Industrie a rappelé que la rentrée 2006 du Parlement sera marqué par les débats liés à la modification du cadre législatif de la télévision sur mobile. Ce qui demande une révision de la loi sur la communication audiovisuelle modifiant la loi du 30 septembre 1986. Hasard du calendrier et des évolutions technologiques, la refonte de cette loi va intervenir pour ses vingt ans.


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