Tendances IT 2015 : les entreprises au carrefour du numérique

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Deloitte estime que la stratégie des entreprises, portée par la transformation numérique, va évoluer dans une logique de fusion du business et de l’IT.

Evolution du rôle des DSI, dynamisation du coeur applicatif, naissance de modèles économiques autour des API, transformation des approches marketing, potentiel des objets connectés : Deloitte ratisse large dans la 6e édition de son baromètre annuel Tech Trends sur les mutations technologiques à l’œuvre dans les entreprises.

Clients, acteurs de l’industrie ou du monde universitaire, analystes et groupes de réflexion : plus d’une centaine de personnes ont contribué à l’élaboration de ce rapport (document PDF, 64 pages) dans lequel ne sont mises en avant que les tendances arrivées à un niveau de maturité suffisant pour envisager leur généralisation, avec des impacts métiers importants dans un délai de 18 à 24 mois.

Les tendances qui ont connu la plus forte adoption en 2014 sont celles que le DSI peut traiter de façon relativement autonome. Les autres, plus transversales, nécessitent une forte implication des autres fonctions de l’entreprise. D’où l’intitulé choisi cette année : « La fusion du business et de l’IT ».

Au coeur de cette transformation, le DSI va être amené à endosser le costume d’un CIO (Chief Integration Officer) jouant le rôle de coordinateur entre les différents directeurs pour intégrer des innovations technologiques tout en équilibrant les besoins futurs avec la réalité opérationnelle.

En d’autres termes, il lui appartiendra de piloter la déclinaison de la stratégie métier grâce aux nouveaux outils informatiques. Lesquels doivent répondre aux mêmes contraintes réglementaires et aux mêmes exigences de conformité et de sécurité que les systèmes gérés « historiquement » par l’entreprise.

API et objets connectés

Deuxième point abordé : l’économie des interfaces de programmation (API), qui deviennent, avec le développement des technologies et des usages mobiles, un moteur d’adaptation de l’entreprise à la demande des marchés.

En ouvrant leurs plates-formes de services à des partenaires externes, les entreprises ont l’occasion de valoriser leurs actifs et d’accélérer le développement de nouveaux produits… ainsi que leur commercialisation, à travers les solutions des partenaires. Une question se pose néanmoins : comment préserver son marché tout en ouvrant une partie de son patrimoine informationnel ?

Les objets connectés constitueront, d’après Deloitte, une autre tendance lourde des deux prochaines années. L’enjeu sera d’en libérer le potentiel grâce à la maîtrise de domaines comme le big data, la sécurité, l’intégration et l’orchestration.

L’objectif étant de rendre tous ces objets intelligents et leur permettre de voir, de comprendre et d’interagir avec le monde qui les entoure de manière quasi autonome. Notamment en les décloisonnant, en les faisant fonctionner ensemble… et en les dotant, à plus long terme, d’une certaine liberté de prise de décision.

Du marketing au coeur applicatif

L’intégration du numérique dans la stratégie des entreprises aura aussi un impact significatif sur le marketing. Lequel est amené à s’inscrire de plus en plus systématiquement dans une logique personnalisée et contextuelle, avec une dimension « temps réel », autour de quatre axes-clés : l’engagement, la connectivité, la data et la connaissance du client.

Cette transformation impliquera de reconstruire front et back-office (automatisation des campagnes, du contenu, du positionnement) en exploitant les multiples canaux d’acquisition digitaux.

Autre tendance majeure : l’ITaas, pour « IT-as-a-Service ». Ou comment l’entreprise peut rendre ses infrastructures plus flexibles et évolutives en s’appuyant sur une virtualisation accrue de l’ensemble des composants du data center (puissance de calcul, réseaux, stockage) et sur une couche logicielle permettant d’orchestrer et d’automatiser les opérations.

Les investissements pourront aussi se porter sur la dynamisation du coeur applicatif, c’est-à-dire les solutions déjà en place, qu’elles aient été achetées ou développées en interne. Ces actifs peuvent servir de fondations au développement de nouveaux services basés sur des données standardisées et des processus métiers automatisés.

Cette modernisation doit aussi permettre de réduire la dette technologique et d’améliorer la performance du système d’information. Elle peut se traduire par une montée en version des applications et progiciels, par l’implémentation de nouvelles solutions au sein des infrastructures existantes (serveurs, middleware) ou encore par la réécriture progressive des programmes dans le but d’encapsuler des interfaces et des règles métiers dans de services réutilisables et de faciliter leur utilisation par de nouveaux canaux (mobile, applications du cloud).

Place aux jeunes

A la croisée du traitement de données (calcul, virtualisation), de l’interaction homme-machine (gestion des données non structurées et du langage naturel) et de l’ergonomie (« user experience » »), Deloitte cerne l’émergence de l’intelligence « amplifiée ».

L’enjeu de ces technologies n’est pas de remplacer l’homme, mais de lui apporter la bonne information, au bon endroit et au bon moment pour améliorer ses capacités et rendre plus efficaces ses actions et prises de décisions.

Le défi pour les entreprises consiste aussi à attirer et motiver les générations Y et Z, avec le départ en retraite des ex-baby-boomers (3 personnes sur 10 en Europe à l’horizon 2020).

Retenir ces nouveaux talents suppose des changements importants en matière de compétences, de modes de travail et de management. Les entreprises devront démontrer leur capacité à favoriser l’innovation, premier critère dans le choix d’un employeur pour 78 % des représentants de la génération Y interrogés par Deloitte.

Crédit photo : SOMMAI – Shutterstock.com

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