Test Philips ErgoSensor : le « moniteur ange gardien » a du plomb dans l’aile

Mobilité

Le moniteur Philips ErgoSensor matérialise une conception sans précédent de la productivité, centrée sur l’utilisateur, auquel il suggère la position de travail à adopter. Surprenant malgré quelques couacs (test + galerie photos).

L’ErgoSensor a gagné le cocotier

Avec son capteur CMOS, l’ErgoSensor se base sur le regard de l’utilisateur pour déterminer plusieurs paramètres en temps réel : la distance par rapport à l’écran, le degré d’inclinaison de la tête et le temps passé sans prendre de pause.

Un micrologiciel implémenté à même un module de mémoire flash soudée dans le moniteur rend alors ses conclusions via des messages ponctuels de type pop-up affichés dans le coin inférieur droit, sans nécessité d’installer une quelconque application sur la machine.

Tout réside dans le firmware, dont les routines appréhendent le comportement du salarié pour lui conseiller la position de travail à adopter et ainsi préserver son capital santé.

Peu intrusif en rapport à certains compagnons tel Clippy (l’irritant trombone de Microsoft Office), le système est désactivable à tout moment.

Mais en est-il vraiment besoin ? Aux antipodes de cet optimisme à répétition dont Philips fait preuve, l’ErgoSensor semble littéralement aux abois.

Le constat est sans appel après plusieurs jours d’utilisation et quelques apparitions furtives, souvent bien peu à propos.

Difficile, néanmoins, d’en tirer un jugement impartial, tant le modèle présenté fin mars à la presse avait étonné par sa réactivité, sans pour autant bombarder l’utilisateur de notifications à tout va.

Rien à voir avec l’exemplaire prêté à ITespresso.fr dans le cadre de ce test.

En l’occurrence, le moniteur semble perdre le nord à intervalles réguliers. Tourner la tête, s’excentrer légèrement ou introduire une deuxième personne dans le champ suffit à le leurrer.

Sur-le-champ, le capteur de présence, qui ne détecte plus personne à son entour, assombrit la dalle (économies d’énergie) et remet les compteurs à zéro, compromettant d’autant la session de travail.

Le calvaire se prolonge lorsque l’environnement vient à s’assombrir.

Inapte à jauger de la luminosité ambiante pour adapter son ouverture (pas de capteur adéquat), l’ErgoSensor donne tout son coeur à l’ouvrage, mais perd en efficacité dans la pénombre.

Détenteur du brevet technologique relatif, Philips joue la carte de l’optimisme et annonce l’implémentation ultérieure d’une kyrielle de fonctionnalités annexes, dont la reconnaissance faciale, pas encore en vigueur.

Reste que dans l’état actuel, le système d’alertes, avec ses pictogrammes distinctifs (une tasse de café à l’heure de prendre une pause) et ses conseils sommaires mais explicites (« asseyez-vous 10cm plus près de l’écran« ), s’il est globalement cohérent, pâtit d’une austérité graphique prononcée.

A noter que le micrologiciel réside pour partie dans une mémoire flash inscriptible. A cet égard, il est possible de définir un code de sécurité à 4 chiffres pour empêcher l’utilisation en cas de vol.

(Lire la suite du test page 5)

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