Thomson veut devenir ‘le back-office de la vidéo sur Internet’

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Lors d’une visite R&D à Rennes, Frank Dangeard, PDG de Thomson, a fait le point sur la stratégie d’innovation de son groupe orienté vidéo numérique.

C’est presque un hold-up de la pensée mais Frank Dangeard veut susciter un réflexe « Solutions vidéo = Thomson ». Il est vrai qu’en trois ans, le PDG du groupe électronique français a réalisé un recentrage stratégique autour du traitement de l’image numérique à destination des professionnels. Mi-octobre , Thomson parachevait sa sortie des produits grand public en cédant ses activités d’électronique grand public audio-vidéo. La conversion en prestataire technologique 100% BtoB est presque totale.

A l’occasion d’une visite de presse au centre R&D de Rennes organisée lundi 29 octobre, Frank Dangeard a effectué une présentation de la nouvelle configuration du groupe doté d’un effectif de 24 000 salariés dans le monde, dont 3000 orientés vers la R&D (incluant 400 chercheurs).

Donc place aux solutions haut débit avec sa « killer application » : la vidéo. « L’image est le mode de communication du XXI », esquisse-t-il. Difficile de contester ce point de vue, quel que soit le canal de distribution : télévision, câble, Internet, satellite, télécoms et entreprises. Bref, « la vidéo Everywhere », quitte à marcher sur les plates-bandes du slogan de France Telecom.

Numéro un ou numéro deux

Thomson veut être présent partout sur les marchés liés à l’image en pleine croissance. « En termes de valeur et non de volumes », précise Frank Dangeard. Pour cela, le groupe électronique propose une douzaine de gammes de solutions intégrées à destination de ses clients professionnels de l’image.

Celles-ci sont réparties dans trois branches d’activités : Technologies, Services, Systèmes. Un portefeuille jugé « complet » mise à part « quelques besoins logiciels spécifiques ». Par conséquent, inutile de s’attendre prochainement à un méga-rachat de la part de Thomson. Priorité est donnée à la croissance organique en l’état actuel.

« Nous voulons être le back office de la vidéo par Internet », souligne le PDG qui rappelle l’implication de son groupe à tous les niveaux de la chaîne vidéo (« ingest, protect, host, distribute, fullfill, devices »), quel que soit la finalité (films, télévision, musique, logiciels..) ou le réseau (haut débit fixe ou mobile). « Dans tous nos métiers à travers le monde, nous sommes numéro un ou numéro deux », assure Frank Dangeard.

Citant au passage des activités méconnues de Thomson (tout en écornant un concurrent). « Par exemple, en matière de Content Distribution Network, il n’y a pas qu’Akamaï », glisse Frank Dangeard au détour d’un slide. Il est vrai qu’avec la moitié du chiffre d’affaires de Thomson (un total de 5,7 milliards d’euros) réalisé aux Etats-Unis , la vue française n’est peut-être pas la meilleure pour mesurer le travail accompli.

Un ratio R&D sur chiffre d’affaires de 5%

L’un des principaux atouts de Thomson, c’est sa capacité R&D avec huit centres dans le monde : Burbank, Indianapolis, Princeton pour les Etats-Unis, Rennes et Paris (pour la France), Londres, Pékin, et Bangalore, le pôle le plus récent qui a développé des compétences spécifiques dans la post-production des effets spéciaux. « J’en visite en moyenne un par semaine », précise le PDG.

Le manager tient d’ailleurs à décomposer cette branche en recherche fondamentale d’un côté et « R&D » de l’autre. Thomson est fier d’afficher un ratio R&D/chiffre d’affaires situé entre 5 et 7%. En trois ans, cet effort en faveur de l’innovation a été multiplié par deux. « Cisco et Ericsson n’ont pas d’équivalent. Et je ne parle même pas d’Alcatel », balance Frank Dangeard.