Tidal : refonte du service de streaming musical sur fond d’équité

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La nouvelle version du service de streaming musical Tidal de Jay-Z a été lancée hier. Mais que cache-t-il derrière le strass et les paillettes ?

Hier, des stars internationales de la musique sont montées sur scène à Manhattan, non pas pour chanter, mais pour promouvoir la nouvelle version du service de streaming musical Tidal. Pour l’occasion, il a été présenté comme un véritable chantre face aux « sociétés high-tech » qui exploiteraient les artistes comme de simples produits avec leur propre service de streaming musical.

Étaient présents des artistes aussi célèbres que Madonna, Daft Punk, Alicia Keys, Kanye West, Nicki Minaj, Beyoncé, Jack White, Rihanna, Chris Martin du groupe Coldplay, Usher, Calvin Harris… Autant de stars qui ont défilé à tour de rôle pour signer une déclaration par laquelle ils s’engagent à faire de Tidal un meilleur service de streaming. On notera qu’aucun label indépendant n’était représenté.

On pense bien entendu à l’épisode qui avait opposé la chanteuse Taylor Swift à Spotify sur fond de faibles royalties qui seraient reversées aux artistes par le groupe suédois. Présent sur 58 marchés, Spotify rétorque qu’elle a versé depuis 2008 (année où le service a été lancé) plus de 2 milliards de dollars aux détenteurs de droits et qu’elle est la deuxième plus grande source de revenus de la musique numérique en Europe.

Il est vrai que la popularité croissante de la diffusion musicale en mode streaming a créé un véritable bouleversement pour les utilisateurs, mais aussi pour les labels et les artistes. A titre d’exemple, Spotify se targue de disposer de 60 millions d’utilisateurs dans le monde, dont 15 millions qui ont souscrit à un abonnement payant.

Cette diffusion à grande échelle élimine certaines barrières pour des artistes inconnus et leur permet de toucher une très grande audience potentiellement. Il n’en reste pas moins que ce sont les artistes les plus connus qui trustent la plus grande partie des royalties reversées par les services de streaming. Visiblement trop peu à leur goût, considérant que l’ère post-Compact Disc s’est traduite par une baisse de leurs revenus.

Mais Tidal 2.0 est là et devrait changer la donne, si l’on en croit ces artistes qui se présentent comme des frondeurs. En prenant les rênes d’un service de streaming musical, Jay-Z espère en effet fédérer les utilisateurs autour d’un service plus équitable envers les artistes. C’est du moins ainsi que Tidal est présenté, même si aucune précision n’a été donnée sur la rétribution des artistes.

Jay-Z, de son vrai nom Shawn Carter, a fait l’acquisition de Tidal, via sa société Project Panther Bidco, en début d’année pour la somme de 56 millions de dollars. Le service avait été créé il y a 6 mois par la société norvégienne Aspiro.

Tidal propose un abonnement mensuel de 19,99 dollars permettant d’accéder à de la musique dite HD (High Definition), à la manière d’un Qobuz, au format FLAC. La version actuelle de Tidal compte 540 000 utilisateurs répartis dans 31 pays et donne accès à 25 millions de titres en lossless ainsi qu’à 75 000 clips musicaux.

L’offre va maintenant être complétée par un abonnement proposé à 9,99 dollars par mois, soit le même tarif que les autres services de streaming audio tels que Spotify. Sur ce point, notons qu’Apple pourrait être disruptif en proposant son service Beats Music à moins de 10 dollars mensuels, suite à sa refonte attendue dans les prochains mois.

Tidal mise également sur les artistes de renom qui le soutiennent pour faire des « coups ». Jay-Z lui-même avait par exemple noué un partenariat d’exclusivité de 4 jours pour son dernier album avec Samsung (il a été téléchargé plus d’un million fois). Même topo pour Beyoncé, qui avait accordé à Apple (via iTunes) une exclusivité d’une semaine pour son dernier album : 640 000 copies numériques ont ainsi été téléchargées.

Reste maintenant à voir si les utilisateurs seront plus enclins à s’abonner à un service qui se présente comme plus équitable envers les stars.

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