Tiscali expérimente l’accès Internet sur le courant électrique

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L’accès Internet par le réseau électrique pourrait prochainement être proposé par l’opérateur Tiscali. Le courant porteur en ligne permettrait notamment d’amener le haut débit dans les zones rurales.

Après l’accès Internet bas débit (RTC), après l’ADSL et le câble, voire le Wi-Fi, une nouvelle forme de connexion Internet pourrait émerger dans les mois qui viennent. Tiscali expérimente depuis début octobre l’accès Internet haut débit sur courant porteur en ligne (CPL), conjointement avec EDF et le Sipperec (syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication). L’expérience porte sur plusieurs communes des Hauts-de-Seine. Ainsi, depuis quelques semaines, des résidents de Courbevoie surferaient sur le Web avec un ordinateur connecté au réseau électrique du domicile, selon l’opérateur.

A partir d’un modem et de prises électriques spécifiques, le CPL offre l’acheminement de la connexion Internet sur le réseau électrique de l’immeuble. Les données transitent par le transformateur d’EDF avant de rejoindre une « tête de grappe » (qui alimente plusieurs transformateurs) pour ensuite basculer sur le réseau de l’opérateur téléphonique, Tiscali dans le cas présent, qui achemine la requête de l’utilisateur vers le serveur demandé. Une fois la requête effectuée, l’information remonte par le chemin inverse vers l’ordinateur de l’utilisateur. Le CPL offre donc une communication Internet indépendamment de la ligne téléphonique et permet l’installation de l’ordinateur n’importe où – ou presque – dans le foyer.

Une alternative à l’ADSL

Si le CPL commence à s’imposer dans le cadre des réseaux internes, notamment en entreprises, il est absent des offres d’accès Internet, hors cadre expérimental. Et pour cause : EDF n’a, pour le moment, pas vocation à devenir opérateur Internet. Mais cela devrait prochainement changer. Dans sa volonté de réduire la fracture numérique à travers son plan RESO/2007, le gouvernement a confié au CIADT (Comités interministériels pour l’aménagement du territoire) une mission d’expertise et de test du CPL. En retour, le CIADT a, dans son rendez-vous du 3 septembre 2003, demandé au ministère de l’Industrie « d’étudier les conditions favorisant le développement de réseaux de desserte grâce aux CPL en zone rurale ». Ainsi, EDF pourrait devenir revendeur en gros d’accès Internet, mais exclusivement en zones de faible densité démographique pour le moment. Cela permettrait d’amener le haut débit dans les endroits où l’ADSL est absent, même si Tiscali espère exploiter cette technologie également dans les grandes villes. Selon le FAI, les débits du CPL seraient de l’ordre de 400 Kbits/s par foyer. Des performances en mesure de concurrencer les offres 512 Kbits/s et que Tiscali commercialiseraient à des tarifs proches de ceux de l’ADSL.

Cette expérimentation s’inscrit dans le cadre de la stratégie de développement du groupe qui est de fournir un accès Internet par foyer. A ce titre, Tiscali a fait le choix de l’option 3 (offre de revente de France Télécom aux opérateurs via une quarantaine de points d’interconnexion) au détriment de l’option 1 (dégroupage) afin d’être en mesure de proposer l’accès ADSL au plus grand nombre possible de citoyens. Le FAI poursuit également des expérimentations, notamment à Felletin dans la Creuse, de couplage satellite/Wi-Fi pour relier au Net les zones enclavées (voir édition du 29 avril 2003). A notre connaissance, Tiscali est actuellement le seul FAI grand public à mener des expériences sur le CPL.