Tom Boger (Apple) : « L’iMac G5 reflète l’esprit iLife »

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Le directeur produit de la gamme Power Mac Professional revient sur le lancement de l’iMac G5. Objectif : en faire le Mac le plus adapté à iLife.

Comme tous les responsables marketing d’Apple, Tom Boger, Directeur produit de la gamme Power Mac Professional, tient un discours rodé. Ses propos sur l’iMac G5 ne déparent pas. La machine, qui a été présentée hier (voir édition du 31 août 2004), soulève déjà des opinions diverses. Mais pour Tom Boger, nul doute que les atouts de l’iMac G5 balaient les critiques qui peuvent être émises.

Vnunet.fr. Dans quel esprit avez-vous conçu l’iMac G5 ? Tom Boger : Nous avons conçu cette nouvelle machine en ayant iLife dans l’esprit. Nous nous sommes demandés quelles étaient les racines de l’iMac. Son esprit. Bien sûr, il s’agit d’une machine conviviale, tout en un, simple à utiliser. L’iMac G5 reflète cette philosophie. La machine occupe la moitié de l’espace utilisé par notre gamme précédente. Tous les ports sont placés derrière et il est possible de la commander avec un module Bluetooth pour utiliser des claviers et souris sans fil, ce qui rend l’espace de travail encore moins chargé. Il est ainsi possible de ranger le clavier sur son pied quand il est inutilisée. Dans le même ordre d’idée, les ports sont tous situés derrière, tandis que vous trouverez un microphone intégré sous l’écran ainsi que deux hauts parleurs. Le son émis est de bonne qualité tandis que le bruit généré s’avère très faible. Ceci est dû au fait que nous utilisons des ventilateurs contrôlés par Mac OS X, qui tournent très lentement – jusqu’à 145 tours par minute. L’émission de bruit est inférieure à celui d’un murmure. Il est typiquement de 25 décibels.

Vnunet : La machine donne l’impression de pouvoir tomber facilement. Qu’en est-il vraiment ?

L’iMac G5 pèse 7,5 kilos en version 17 pouces et 11,5 kg dans la version 20 pouces. Croyez bien qu’il tient bien sur son pied (Tom Boger secoue l’iMac G5 dans tous les sens pour le montrer, ndlr). Il ne paraît pas possible de le faire tomber si facilement que cela.

Un des premiers reproches concernant le design de l’iMac G5 concerne le déséquilibre de son écran : il est alourdi par une large bande blanche sur laquelle se trouve votre logo. Qu’en pensez-vous ?

C’est sans doute dû à l’habitude des gens de voir des écrans LCD aux bords fins. Mais de nombreux produits Apple sont apparentés à cette conception. Regardez l’iPod : son écran est bien plus petit et il dispose d’une large surface utilisable placée en dessous. Je crois que c’est plus une question d’habitude. Quant aux matériaux utilisés, ce sont des plastiques : un cadre blanc enchâssé dans une couche de plastique transparent. Une technologie similaire à celle que nous avions utilisée sur le G4 Cube (voir édition du 19 juillet 2000). Vous remarquerez ainsi qu’on ne distingue pas au travers la fente du lecteur optique, situé sur la droite.

Vnunet : Quel G5 utilisez-vous et comment avez-vous résolu la question de la génération de chaleur et l’utilisation de la puissance ?

Sur l’iMac G5, le PowerPC 970FX (voir édition du 17 février 2004) que nous utilisons dispose d’un avantage certain : il prend deux fois moins de place que le premier G5 utilisé dans nos PowerMac initiaux. Il dispose toutefois des mêmes caractéristiques, et génère moins de chaleur. Nous avons volontairement utilisé une vitesse de bus de 533 et 600 MHz selon les modèles. Il s’agit d’abord d’une machine grand public. Bon je ne vous indiquerai pas jusqu’à quelle puissance nous aurions pu faire monter le bus, mais pour ce type d’appareil, qui sera utilisé par monsieur tout-le-monde, les valeurs retenus sont suffisantes. A l’intérieur, nous avons compartimenté la machine en trois zones. L’une est chargée du refroidissement du processeur. L’air est aspiré par le bas, refroidit le module processeur et est propulsé vers un conduit d’expulsion dont l’ouverture est située dans la partie supérieure arrière de l’écran. Deux autres zones se chargent du refroidissement des autres composants électroniques : disque dur, disque optique, carte graphique?

Combien de temps avez-vous mis pour concevoir cette machine ?

Je ne serai volontairement pas précis sur ce sujet, mais croyez-moi, il nous a fallu du temps. Regardez les détails auxquels nous nous sommes trouvés confrontés : la facilité de démontage de l’appareil. Seules trois vis captives (elles sont retenues par le cadre de l’ordinateur, ndlr) scellent l’accès aux entrailles de ce Mac. La mémoire disponible a été portée à 2 Go contre 1 sur la génération précédente d’iMac. Les conduits d’aération sont équipés d’une gomme destinée à assurer le passage du flux d’air. Le disque optique que nous avons fait développer spécifiquement pour cette machine, afin qu’il y rentre et qu’il permette une lecture et une gravure verticale des supports CD, CD-R et RW, DVD et DVD-R. Il a fallu beaucoup de temps pour obtenir ce design. Nous avons parié sur la valeur ajoutée que nous pouvions apporter et à un niveau de prix le plus bas possible.

Comment arrivez-vous à empaqueter autant de composants dans si peu d’espace ? Vos développements de portables ont-ils eu un impact sur la conception de l’iMac G5 ?

Sans aucun doute. Nous parvenons à réaliser ce type de produit parce que nous faisons travailler des équipes qui sont habituées à passer d’un projet à l’autre. Avant l’iMac G5, notre équipe de designer avait travaillé sur l’iPod. Il y a des interactions entre les projets et un transfert de savoir-faire.