Tous les CD audio bientôt protégés ?

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Les annonces concernant la protection des CD audio se succèdent. Universal prévoit d’incorporer un système empêchant la copie des pistes sur un ordinateur, tandis que Macrovision et SunnComm, deux sociétés qui développent des protections, seraient sur le point de permettre l’ajout sur les CD audio d’une copie des titres au format de Microsoft WMA. Une solution complémentaire mais qui ne manque pas de soulever des questions.

On l’a compris, les maisons de disques ne souhaitent pas que leurs CD soient copiés. Elles arment donc leurs disques de protections avec plus ou moins de succès, peu en général (voir édition du 2 août 2001). Cette fois-ci, c’est Vivendi Universal qui revient à la charge. La semaine dernière, son vice-président Edgar Bronfman annonçait que les CD Universal qui seront commercialisés à partir du mois prochain seraient protégés de manière à empêcher les acheteurs de les copier sur leur disque dur. Quelle est la technologie employée ? Mystère. Le but pour Vivendi Universal serait de ne sortir que des CD sécurisés à partir de mars 2002. Sans surprise, les critiques n’ont pas tardé. En effet, un nombre croissant d’utilisateurs utilisent leur ordinateur en tant que chaîne hi-fi, indépendamment de celle-ci ou en reliant les deux appareils entre eux. De plus, l’apparition du MP3 a permis le développement de logiciels de gestion de sa discothèque. Certains se sont ainsi attachés à transférer toute leur collection de disques sur leur ordinateur et pas seulement dans le but de rendre les morceaux « piratables » sur Internet, mais bien pour leur usage personnel. On n’évoquera pas ici la question des baladeurs MP3, pour lesquels on espère tout de même que Vivendi Universal a prévu une solution.

La solution, Macrovision et SunnComm, deux sociétés développant des outils de protection de contenu, seraient justement sur le point de la rendre disponible aux maisons de disques. Elles s’apprêteraient en effet à livrer la toute dernière version de leurs systèmes de protection respectifs, tous deux offrant la possibilité de fournir deux versions des morceaux du CD. La première serait incopiable, tandis que la seconde pourrait être dupliquée mais incorporerait un système de gestion des droits d’auteur. Le format choisi serait le WMA de Microsoft. Un choix qui, s’il est confirmé, risque de faire jaser notamment du côté de RealNetworks, qui propose son propre format concurrent, et des utilisateurs, dont l’image de Microsoft n’est pas forcément la meilleure. Un peu moins volumineux que les fichiers MP3, les fichiers au format WMA prennent tout de même un certain espace qui ne pourrait, de fait, que limiter le nombre de titres des CD ainsi proposés. Le WMA permettrait aux éditeurs d’interdire la copie sur plus d’un terminal, par exemple, ou encore de limiter la lecture du morceau dans le temps. Les possibilités sont multiples… tant que le format n’est pas piraté. Or, rien n’empêche de penser qu’il le sera rapidement, s’il ne l’est déjà. Ajoutez à toutes ces questions celle désormais rituelle du droit à la copie privée et du « complément de rémunération » perçu désormais sur tous les supports enregistrables pour justement compenser le manque à gagner lié au droit à la copie privée… et vous obtenez un dossier sensible sur lequel les maisons de disques ne semblent pas bien engagées !