Transmeta dévoile son avenir

Mobilité

L’actualité est riche autour de Transmeta, dernier fondeur en date à être apparu sur le marché des processeurs. De grands constructeurs commencent à faire confiance à la jeune société et celle ci peut envisager son avenir sereinement, tant sur le segment des PC portables que sur celui des terminaux Internet.

Transmeta avance. Même si cela n’est pas évident pour le grand public, qui ne voit toujours pas arriver de produits, le fondeur peaufine ses alliances et prépare le terrain pour l’avenir. Ainsi donc comme nous vous l’annoncions récemment (voir édition du 9 juin 2000), plusieurs constructeurs d’envergure vont utiliser les puces Crusoe dans leurs ordinateurs portables. IBM, Nec, Hitachi et Fujitsu sont les premiers à annoncer officiellement la nouvelle et les trois premiers présentent même des prototypes de PC ultra fins et légers lors du salon PC Expo qui se tient actuellement à New-York. Fujitsu, qui utilise une architecture de carte mère spécialement conçue pour les Crusoe, a préféré cacher son prototype par crainte d’espionnage industriel, mais la machine devrait être commercialisée pour la fin d’année. D’autres annonces concernant des terminaux Internet propulsés par des puces Crusoe devraient aussi avoir lieu à l’occasion du grand salon américain, comme celles très attendues de Gateway et d’AOL (voir édition du 30 mai 2000).

Fort de ses accords avec ces grands noms de l’industrie, Transmeta peut envisager l’avenir sereinement. Au point de communiquer sur ses futures lignes de processeurs, ce qui en général est l’apanage des fondeurs « installés » comme Intel, AMD ou Motorola. On sait donc que pour ce qui est des PC portables, Transmeta livrera pour la fin d’année le Crusoe TM5600, qui succédera donc à l’éphémère TM5400, qu’aucune machine du commerce n’aura jamais utilisé. Le TM5600 sera cadencé sensiblement aux mêmes fréquences que son prédécesseur (entre 500 et 700 MHz) mais embarquera le double de mémoire cache de niveau 2, soit au total 512 Ko. Il devrait consommer encore moins d’énergie que le TM5400, dont la consommation électrique est déjà inférieure à 1 watt. Le TM5600 devrait être le fer de lance de la politique de Transmeta en matière de portable, pour prendre des parts de marché à Intel. A l’horizon 2001, le TM5800 remplacera le TM5600, apportant la seconde version de l’application Transmeta de gestion de l’énergie, ainsi qu’une mémoire cache de niveau 2 encore augmentée de 512 Ko (soit 1 Mo au total). En terme de vitesse cette puce sera un peu plus rapide avec des fréquences annoncées entre 800 MHz et 1 GHz.

Côté tablettes et terminaux Internet, là aussi, Transmeta a un peu levé le voile sur ses projets. Tout comme le TM5400 pour les portables, le Crusoe TM3120 ne sera pas utilisé par des appareils du commerce. Il a servi en fait de version d’évaluation pour les constructeurs intéressés par la technologie mise au point par Transmeta. Une version améliorée, nommée TM3200, verra néanmoins le jour pour les premières générations de tablettes communicantes (qui en définitive devraient être prêtes pour la fin d’année). Suivront par la suite les TM3300 et TM3400, sur lesquels le fondeur n’a pas donné de détail, à part leur prix, autour des 50 dollars la pièce achetée en volume suffisant.

Si Transmeta intéresse tant l’industrie informatique, c’est que les technologies utilisées dans ses processeurs répondent à deux besoins essentiels du marché actuel et à venir. D’une part, la compatibilité entre systèmes d’exploitation obtenue grâce à son procédé de Code morphing(voir édition du 20 janvier 2000). Convergences des appareils et des plate-formes imposent aux machines de parler le même langage. Or Transmeta a déjà résolu ce problème, du moins pour toutes celles qui exploitent l’architecture X86. D’autre part, l’autonomie est devenue un des grand enjeux industriels, le futur étant clairement pavé d’appareils nomades et non reliés au courant électrique. Une nouvelle fois, Transmeta, du fait de l’architecture et des matériaux utilisés pour ses puces, se positionne comme précurseur en la matière, son TM5400 consommant 2 fois moins qu’un processeur Intel Pentium III mobile en mode d’économie d’énergie.

Pour en savoir plus :

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