Transmeta : l’avenir est à l’ordinateur ultra-personnel

Mobilité

De passage à Paris pour une campagne d’évangélisation de ses produits et technologies, une partie de l’équipe dirigeante de Transmeta en a également profité pour présenter un nouvel axe stratégique : un ordinateur personnel que l’on peut transporter partout avec soi.

OQO. Derrière ces trois lettres se cache un ordinateur à part, qui tient quasiment dans le creux de la main mais qui fonctionne pourtant sous Windows XP, version Pro. Nous nous en étions déjà fait l’écho dans nos colonnes (voir édition du 17 avril 2002). Mais, à l’époque, il s’agissait surtout d’une drôle de machine, intrigante, voire amusante. Et voilà que Transmeta en fait la tête de pont de sa nouvelle stratégie. Matthew R. Perry, nouveau patron depuis avril de Transmeta, et Michael DeNeffe, directeur marketing, en sont persuadés : la tendance à la mobilité entraînera forcément un besoin pour ce type d’ordinateurs. Marché stratégique puisque cette machine – et quelques autres basées à peu près sur le même concept comme celle d’Antelope Tech (sous licence IBM) – est bâtie autour du processeur maison, le Crusoe.

Et Michael DeNeffe d’insister : « Le Crusoe est le seul processeur qui permette de fabriquer des ordinateurs complets de cette taille. Grâce à notre technologie, nous fabriquons des processeurs qui consomment peu d’énergie et surtout qui dégagent très peu de chaleur. Pas de problème donc pour les insérer dans des environnements très confinés. » Des arguments techniques dont Transmeta se réclame depuis le lancement de son premier modèle de Crusoe (voir édition du 19 janvier 2002). Pour renforcer sa vision, Transmeta se base sur les prévisions de marché des PC. Le cabinet IDC, notamment, prévoit une stagnation de la croissance du parc de PC, tandis que les portables continueront de gagner des parts de marché dans les années à venir. Transmeta ne fait donc que franchir un pas supplémentaire en anticipant le besoin pour une machine unique, pouvant tout à la fois servir de PDA, d’ordinateur portable et de PC de bureau. Dans les deux derniers cas, il suffit de disposer de stations d’accueil au design approprié, procurant un meilleur confort d’utilisation lorsque l’on est assis à son bureau, par exemple. Mieux, Transmeta espère bien qu’un appareil comme celui d’Oqo soit proposé aux alentours de 1 000 euros. Même en imaginant qu’il s’agisse d’un prix hors taxes, on attend de voir.

De 128 à 256 bits

Tout en poussant ce concept, Transmeta n’en oublie pas pour autant de développer ses produits. La société présentera dans quelques mois son TM8000, qui représente, selon les propres dires de Matthew Perry « un même saut de génération que lorsqu’Intel est passé du Pentium III au Pentium 4 ». Principale amélioration attendue, le passage du 128 au 256 bits. Plus exactement, le module VLIW (very long instruction word) sera capable de traiter jusqu’à huit instructions de 32 bits à la fois, contre quatre aujourd’hui. Un gain appréciable puisque, rappelons-le, le Crusoe n’est pas un processeur comme les autres : une partie de ses performances de calcul est liée à son logiciel intégré, dit de code morphing, qui se charge de traduire les instructions types x86 (processeurs Intel et compatibles) en instructions « natives » propres au Crusoe.