Transmeta : les serveurs Crusoe en panne de marché

Mobilité

L’implémentation de la puce Crusoe dans des serveurs Web ne semble pas convaincre tout le monde. Si les solutions ont bel et bien été commercialisées, les sociétés ont du mal à séduire clients ou investisseurs. Entre licenciements et dépôts de bilan, l’avenir de ces sociétés apparaît bien sombre.

Le pari était risqué et, visiblement, les sociétés qui se sont lancées dans l’implémentation de la puce Crusoe dans des serveurs Web semblent avoir du mal à s’imposer sur le marché. Faible consommation électrique, moindre émission de chaleur que ses concurrents – d’où un gain d’espace important – la puce de Transmeta était jusqu’alors plutôt destinée aux ordinateurs portables jusqu’au moment où certaines sociétés, à l’image d’IBM, Toshiba et Compaq, ont annoncé leur abandon de l’utilisation du processeur Crusoe. Un nouveau marché s’est alors ouvert pour Transmeta, celui des serveurs Web. Malheureusement les débuts semblent difficiles pour les rares sociétés à s’être engagées dans cette voie. FiberCycle et Rebel.com sont toutes deux sous contrôle judiciaire. Rebel.com a évité le pire en se faisant racheter, mais la division qui développait le serveur Web basé sur un processeur Crusoe, le NetWinder 3100, ne faisait pas partie du lot. FiberCycle, société basée en Californie et qui a commercialisé son serveur WebBunker en avril dernier, s’est trouvée très rapidement à court d’argent, avant que la production de masse ne puisse réellement commencer. Quant à RLX Technologies, autre société à avoir cru au modèle d’un serveur sous Crusoe, elle ne va guère mieux. L’entreprise a procédé à plusieurs licenciements en août dernier selon Cnet. Pourtant, le modèle semblait avoir de réelles qualités. Selon le directeur marketing de Rebel.com, l’intégration des processeurs Transmeta dans des serveurs permet de faire tourner quatre serveurs avec la même quantité d’énergie que pour un seul serveur utilisant une puce d’Intel ou de Sun. Et d’expliquer que les fournisseurs d’accès Internet ou les sites d’e-commerce, qui font tourner des centaines de serveurs, feraient ainsi de fortes économies d’énergie, mais aussi de place puisqu’il ne sera plus indispensable d’éloigner les serveurs les uns des autres. Les raisons d’un échec Alors pourquoi cet échec ? Pour commencer, les sociétés ont été confrontées au ralentissement économique. Par ailleurs, dans un contexte économique difficile, les marchés de niche souffrent plus que les entreprises couvrant un large spectre de compétences. Enfin la question essentielle est de savoir si le marché peut accepter des nouveaux entrants. Entre des sociétés sures comme Compaq, IBM, Sun ou d’autres encore, et des sociétés inconnues telles RLX ou Rebel.com, les clients ont semble-t-il déjà fait leur choix.