Transparence et interopérabilité :mots-clés pour les prochains produits Microsoft

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Compte tenu des critiques qui lui sont adressées, l’éditeur a édicté des
règles de conduite vis-à-vis de ses concurrents.

Microsoft a dévoilé toute une série de principes qui s’appliqueront aux prochaines versions de son système d’exploitation Windows dans le but d’en garantir la transparence et l’interopérabilité avec les produits concurrents.
Cet engagement intervient au moment des sanctions imposées à Microsoft par l’Union Européenne pour avoir manqué à ses obligations en matière d’interopérabilité. L’éditeur s’est en effet vu infliger la semaine dernière une amende de 280 millions d’euros.

Dans son communiqué de presse, l’éditeur n’a en aucun cas mentionné le litige qui l’opposait à l’Union Européenne et a simplement fait état d’un programme  » volontaire » (voluntary). Ces principes ont été interprétés comme une manière de garantir une forme de transparence à partir de 2007, date d’expiration de l’accord antitrust conclu en 2001 entre Microsoft et le ministère de la Justice américaine. nterrogé par Vnunet.com, Matt Rosoff, analyste senior du cabinet indépendant d’études Directions on Microsoft, a pourtant déclaré que cette décision visait en partie à rassurer l’UE en lui démontrant ses intentions loyales concernant son système Windows Vista.

Dans un discours prononcé au National Press Club de Washington, l’avocat principal de Microsoft, Brad Smith, a déclaré : »Notre objectif est de garantir la transparence et le respect de certains principes dans le développement des nouvelles versions Windows. Ces principes volontaires visent à offrir à l’industrie du secteur et aux consommateurs tous les avantages d’une innovation continue, tout en créant et en préservant de bonnes opportunités de concurrence. Les principes tiennent compte et vont au-delà des règlements antitrust américains. »

Ces principes concernent aussi bien les développeurs que les fabricants d’ordinateurs ou les utilisateurs finaux. L’éditeur a également promis de structurer sa licence de manière à permettre aux fabricants d’intégrer à leurs produits aussi bien des composants Microsoft que non-Microsoft. Grâce à cette précaution, les fabricants pourront choisir d’intégrer Java ou le navigateur open source Firefox, ou bien de définir Google comme le moteur de recherche par défaut d’Internet Explorer.

Parallèlement, Microsoft a fait savoir qu’il modifierait la conception et la licence de Windows dans des termes qui permettront aux développeurs logiciels de fabriquer leurs produits, et ce même s’ils concurrencent directement les logiciels Microsoft.
Les utilisateurs finaux ont également obtenu la garantie d’un principe d’interopérabilité, l’éditeur les autorisant en effet à utiliser des données à travers différents systèmes et applications. Selon les termes de cet engagement, Microsoft ne pourra plus leur interdire l’accès à la plate-forme Windows en utilisant les formats de données propriétaires inaccessibles depuis les systèmes Linux ou OS X.

Les formats de données ouverts ont fait l’objet de nombreux débats l’an dernier, suscités par la décision prise par plusieurs instances gouvernementales de préférer l’utilisation du format ODF (Open Document Format) au format Open XML de Microsoft.
L’analyste Matt Rosoff de Directions on Microsoft se dit convaincu que l’annonce faite par Microsoft va bien au-delà d’une simple promesse dans le vide parue dans un communiqué. « Ils essaient réellement de garantir l’interopérabilité des produits Windows avec les autres produits?. « Naturellement, seuls leurs actes prouveront le respect de leurs engagements. Mais l’édification de ces règles marque incontestablement une première étape. », commente-t-il.

Traduction d’un article de Vnunet.com en date du 20 juillet 2006