Trillian ne menace pas Monterey

Cloud

Le projet de porter Linux sur l’architecture Intel 64 bits ne fera pas d’ombre au consortium Monterey, qui prévoit le développement d’un Unix pour les futurs systèmes Merced. Tel est en tout cas l’avis de Doug Michels, Pdg de la société Santa Cruz Operation et membre de Monterey.

En début de semaine, IBM a rejoint l’initiative Trillian afin de participer au développement d’une distribution de Linux optimisée pour les futures architectures Intel 64 bits (voir édition du 11 août 1999). Pour Doug Michels, Pdg de la société Santa Cruz Operation (SCO), le fait que Big Blue songe désormais à déployer à la fois Trillian et Monterey sur ses prochains serveurs n’est pas le signe d’un revirement dans ses engagements. « IBM a rejoint tellement de choses ces dernières années, cela n’a rien d’étrange. Je ne pense pas qu’il a mis une somme d’argent significative sur Trillian (?). Il est important de regarder les partenariats internes au sein d’IBM. Monterey est soutenu par Bob Stevenson, qui est à la tête de la division serveurs d’IBM et Lou Gerstner (directeur général d’IBM, ndlr) l’a adopté en tant qu’initiative stratégique », indique Doug Michels. Rappelons que l’an dernier, Big Blue a rejoint le projet Monterey afin de rendre le code source de son AIX Unix compatible avec l’Unixware de SCO et porter l’Unix sur les systèmes Intel IA-64.

« IBM ne voit pas Trillian comme une alternative à Monterey. Le véritable intérêt de Linux vient de tous les éditeurs de logiciels, qui se sentent frustrés par Microsoft lorsqu’il offre plus ou moins leurs produits au sein du bundle Microsoft Office. Alors ils disent « si vous nous donnez un OS libre, nous ferons de l’argent avec » », poursuit Doug Michels. Selon lui, Trillian n’a pas pour vocation d’engendrer un Linux véritablement dédié aux entreprises. « Linux pourrait y être avant dix ans, mais je ne vois pas encore d’efforts dans cette direction. Trillian n’appartient pas à ce genre de projet et je ne les vois pas ajouter des services pour entreprises ni des outils de gestion de performance. Personne ne le fait. SGI a fait du bruit à ce sujet et les gens en parlent mais je ne vois rien venir avant cette semaine, l’année prochaine ni même l’arrivée de Merced », assure le Pdg de SCO. Le responsable considère d’ailleurs que Linux devra perdre de son élégance et de sa simplicité pour devenir plus complexe, afin de prendre en charge les capacités d’un Unix.

« Monterey est encore loin d’être lancé, mais nous pensons que tous les grands acteurs l’adopteront, même si nous n’essayons pas de convaincre SGI de porter Monterey sur Mips ni Sun Microsystems sur Sparc ». « Je ne pense pas que ce sera un choix difficile pour qui que ce soit », conclut Doug Michels.

Pour en savoir plus : http://www.sco.com (US)