Trop lent, Mac OS X ?

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Grande question qui hante le Web et les esprits des utilisateurs depuis la sortie de Mac OS X : le système est-il trop lent ? Un sondage en ligne fait apparaître que la question divise fortement les clients d’Apple. Derrière l’interrogation se cache un vrai problème de perception ainsi qu’un enjeu concernant les technologies utilisées par le fabricant de Mac.

« Est-ce que Mac OS X est lent » ? C’est la question posée aux utilisateurs des machines d’Apple par le site OSNews. Et de préciser la question : est-ce que l’expérience utilisateur sur l’ensemble du système d’exploitation est plus lente que sur d’autres systèmes d’exploitation modernes ? Les résultats sont édifiants : sur 3 143 votes enregistrés par le site, 35 % considèrent que Mac OS X n’est pas lent, 34 % qu’il est plus lent que d’autres systèmes et 29 % ne savent pas. Le sondage faisant fi du matériel, il n’est pas possible d’interpréter plus avant ces chiffres. Notamment parce qu’il est probable qu’une grande partie des personnes qui ont répondu se soient rééquipées récemment, avec des machines rapides donc. On retiendra surtout une division à parts presque égales entre les utilisateurs pensant que le système est lent et ceux qui ne le trouvent pas si peu véloce que cela.Le problème de la perception de vitesse relatif au Mac s’avère beaucoup plus complexe qu’il en a l’air : il s’agit d’une question qui touche tant au matériel qu’au système d’Apple. Au matériel d’abord, en raison de la bataille marketing autour du « mythe du mégahertz », qui fait que les machines les plus rapides d’Apple (disposant aujourd’hui de processeurs à 1,25 GHz) paraissent loin derrière celles tournant sur processeurs X86 (atteignant les 3 GHz, . Apple puis AMD ont cherché à démontrer que la fréquence d’horloge n’est pas le critère le plus représentatif de sa vélocité. Encore faut-il faire la part des choses : dans les Mac aujourd’hui (et dans la base installée d’Apple), on en trouve de deux générations différentes : les G3 et les G4. Ce dernier, qui possède un moteur de calcul vectoriel surnommé « Velocity Engine », s’avère essentiellement un G3 amélioré mais fournit de très bons résultats sur des applications spécialement développées. Surtout pour ce qui concerne les calculs mathématiques. « Quand il s’agit de faire des calculs, comme l’application de filtres pour Photoshop, les Mac sont tout simplement aussi rapides que des Pentium 4 tournant à une fréquence double », insiste un utilisateur qui fait tourner les deux systèmes, sur un des forums d’aficionados. D’autres problèmes matériels sont souvent évoqués : la vitesse du bus système, les performances des cartes graphiques ou encore la taille de la mémoire vive. Le ver est dans le noyau ?A de multiples niveaux, le système d’exploitation véhicule lui-même quelques mythes et quelques freins bien réels. Le noyau (ou microkernel) est considéré comme lent, alors que ses performances sont similaires à celles d’autres versions de l’Unix BSD (le coeur de Mac OS X). Cette idée est née des commentaires de Linus Torvald (voir édition du 22 juin 2001), le père de Linux. En fait, le microkernel de Mac OS X est conçu pour fournir la meilleure performance globale et non la meilleure performance optimale. Traduit en termes clairs : Mac OS X soutient de fortes charges quand d’autres OS voient leurs performances s’abaisser, mais il ne fournit pas toujours une vitesse de pointe maximale quand il fait tourner une seule application ! Plusieurs tests de Xserve montrent cette particularité. Autre mythe : le langage de programmation Objective-C, utilisé désormais sur Mac, est considéré lui aussi comme lent ! Sauf que sous Mac OS X, il a été optimisé de tous côtés.Mais la perception de lenteur de l’OS vient aussi, voire surtout, de son interface graphique (voir édition du 23 avril 2002), pleine d’animations, de couleurs, particulièrement consommatrice en ressources. Il s’agit là d’un véritable frein. Une solution a bien été trouvée par Apple : demander aux processeurs des cartes graphiques de participer à l’affichage de la belle interface Aqua. Une solution qui n’est utilisable que sur des Mac récents. Quartz pas « Extreme » que ça Autre problème : la productivité induite de cette interface graphique (voir édition du 11 octobre 2001). Comme, par exemple, la navigation entre les fenêtres des applications, pour aller de l’une à l’autre. En réalité, Mac OS X fait trop appel à la souris ,! De nombreux utilisateurs se plaignent que les raccourcis clavier ne sont pas assez nombreux. D’un point de vue plus général, on peut également remarquer que Mac OS X est plus adapté au mode de vie numérique si cher à Steve Jobs qu’aux suites bureautiques. Un exemple : Excel est trois fois moins rapide sous X que sous Windows alors que c’est le contraire avec Photoshop… Enfin, en comparaison de Mac OS 9, Mac OS X s’avère également moins rapide. Mais cette perception est plus ou moins trompeuse : sur un système fraîchement installé, X est effectivement moins véloce que 9. Mais au fil du temps et avec l’installation de nouveaux logiciels et de nouveaux pilotes, Mac OS 9 voit ses performances chuter tandis que celles de Mac OS X sont stables. Conclusion : Apple dispose d’une énorme marge d’évolution aussi bien en ce qui concerne son matériel que son système d’exploitation. Avec des processeurs plus rapides et mieux conçus et un système d’exploitation optimisé, l’Unix d’Apple a tout pour améliorer la perception des utilisateurs. S’il en reste…