Tuerie de San Bernardino : cet iPhone chiffré qui irrite les autorités

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La justice américaine ordonne à Apple de fournir une « assistance technique » pour déverrouiller l’iPhone d’un des tueurs de San Bernardino. La firme en a-t-elle les moyens ?

La fusillade de San Bernardino, une bonne publicité pour Apple ?

La firme a maille à partir avec les autorités américaines, qui déplorent de ne pas être parvenues à déverrouiller* l’iPhone 5c du dénommé Syed Rizwan Farook, auteur, avec son épouse Tashfeen Malik, de cette tuerie considérée comme la plus importante attaque terroriste sur le sol américain depuis le 11 septembre 2001 (le bilan définitif fait état de 14 morts et 22 blessés).

Le smartphone appartenait plus précisément au département de la Santé publique du comté de San Bernardino, dont Syed Rizwan Farook était employé.

Mais cela ne change pas le fond du dossier… porté en justice par le bureau du procureur de Los Angeles, qui exige qu’Apple « participe à l’enquête ».

Le jugement de première instance (document PDF, 3 pages) est tombé ce mardi 16 février.

Il est demandé à la multinationale de fournir aux autorités une « assistance technique » pour accéder au contenu de l’appareil.

Cette assistance n’implique pas de casser le chiffrement, mais de contourner ou de désactiver des fonctionnalités qui compliquent la découverte du mot de passe. Notamment le verrouillage temporaire après un certain nombre de tentatives erronées… et surtout l’effacement automatique du téléphone après 10 saisies incorrectes.

Impossible n’est pas Apple ?

Apple a cinq jours à compter de la date de notification du verdict pour s’y opposer, dans le cas où les procédures exigées seraient « trop contraignantes ».

A priori, c’est le cas. Apple a déjà dit, par le passé, que 90 % des appareils équipés d’iOS 8 ou d’une version ultérieure du système d’exploitation ne pouvaient pas être déverrouillés de force. Et pour cause : depuis fin 2014, « la marque à la pomme » ne stocke plus les clés de chiffrement.

Bilan : pour le Washington Post, même en contournant le verrouillage temporaire et l’effacement automatique, il faudrait plus de 5 ans pour craquer le code.

À en croire des sources de l’industrie mobile auxquelles NBC News fait référence, Apple ne serait en mesure de répondre à aucune des demandes qui lui sont adressées : seul l’individu qui a la main sur le téléphone peut en contrôler les paramètres.

Du côté de Tim Cook, on assure « faire du mieux possible », technologiquement parlant et du point de vue légal, pour aider le gouvernement américain.

Le CEO d’Apple émet une franche réserve sur la « solution de secours » qui lui est proposée : développer un logiciel système dédié à l’iPhone 5c de Syed Rizwan Farook, qui soit capable de s’exécuter en mémoire vive sans effacer la partition de données.

Pour le successeur de Steve Jobs, il est dangereux de s’engager sur cette voie : le logiciel pourrait être adapté et réutilisé sur d’autres appareils…

* Le FBI a toutefois pu accéder à des données sauvegardées sur iCloud et mettant en évidence des connexions avec des individus impliqués dans des affaires de terrorisme. Problème : les derniers éléments remontent à octobre 2015. La synchronisation a semble-t-il été volontairement coupée.

Crédit photo : ymgerman – Shutterstock.com

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