Uber réchauffe les relations avec ses chauffeurs en augmentant ses prix

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Les chauffeurs Uber ont obtenu une hausse des prix sur les offres uberX et Van. Au-delà des problématiques de rentabilité, ils ont d’autres revendications.

Alternative Mobilité Transport le reconnaissait dans un récent bulletin d’information : « sous la pression » des chauffeurs et des organismes qui les représentent, Uber a pris des initiatives.

L’association francilienne, qui défend les intérêts des VTC et des capacitaires (LOTI), affirmait, à l’issue d’une rencontre organisée le 20 octobre avec les équipes françaises de la multinationale venue de San Francisco, que cette dernière avait admis « l’inéquation » [sic] entre sa politique tarifaire et les coûts réels des chauffeurs, compte tenu de la qualité de service demandée.

Les utilisateurs de l’application Uber en tireront les conséquences : à compter du 8 décembre 2016, les tarifs pour les courses uberX et Van augmenteront.

Dans le premier cas, la course minimum passera de 5 à 6 euros. La minute ne sera plus facturée 25, mais 30 centimes ; le kilomètre, 1,05 euro au lieu d’un euro. Dans le deuxième cas, le prix minimum ne sera plus de 12, mais de 15 euros, la minute passant de 40 à 50 centimes, tandis que le kilomètre restera facturé 1,55 euro.

En contrepartie, il sera possible – uniquement à Paris dans un premier temps – de connaître à l’avance le prix de la course, calculé en fonction de la distance à parcourir, du temps de trajet et des conditions de circulation.

Le prix annoncé ne vaudra que si l’utilisateur n’apporte pas, pendant la course, de changement « significatifs » à son itinéraire, par exemple pour passer chercher un ami. Dans cette éventualité, le tarif sera recalculé, avec les coefficients de temps et de distance applicables au moment de la réservation initiale.

uberPOOL aussi ?

La revalorisation de la course minimum était l’une des propositions émises par Alternative Mobilité Transport (AMT), qui n’a, en revanche, pas obtenu de réponse favorable sur l’idée de facturer le temps d’approche. Concernant la commission d’Uber, il n’est pas question d’une quelconque baisse.

La rentabilité pour les chauffeurs aura été l’une des problématiques abordées jeudi 17 novembre dans le cadre d’une réunion avec AMT, ainsi que la FTCP (Fédération de Transport des Chauffeurs Privés) et l’UDCF (Union des Capacitaires de France).

Les trois organismes ont unanimement rappelé que les prix, jugés « très bas », « ne permettent pas de rentabiliser l’activité ». Uber a répondu en proposant d’augmenter le prix de la course minimum pour uberPOOL (partage de trajets), pour l’heure épargné par la révision tarifaire du 8 décembre prochain. On passerait de 3,50 à 5 euros, en restant sur 20 centimes du km et 80 centimes la minute.

Autres propositions de l’entreprise américaine : faciliter le versement aux chauffeurs de leur chiffre d’affaires en fonction de leurs besoins de trésorerie et mettre en place, dans le cadre de l’offre uberPOOL, un système « Autopilote » qui accepterait automatiquement la deuxième commande sauf si le chauffeur est sur l’autoroute. Cela le déresponsabiliserait vis-à-vis du premier client dans l’hypothèse où celui-ci contesterait le partage de la course.

Uber a par ailleurs reconnu que sa « commission déconnexion », qui inclura des représentants des conducteurs et que ces derniers pourront saisir s’ils jugent injuste leur déconnexion de la plate-forme, ne verra pas le jour avant 2017. Il était prévu qu’elle soit en place le 15 novembre 2016, mais le projet a pris du retard, « en raison de sa complexité, notamment juridique ».

Uber compte également monter, en réponse aux entreprises capacitaires disposant d’une flotte importante et qui souhaitent avoir un interlocuteur unique, une équipe dédiée qui devrait être opérationnelle sous deux mois.

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