Uber renoncerait à l’Asie après un premier retrait de Chine

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Uber céderait ses activités en Asie du Sud-Est à son principal concurrent sur place, sur le modèle des accords passés en Russie avec Yandex et en Chine avec DiDi.

Nous pourrions être rentables si nous le voulions.

C’est le sens des propos que Dara Khosrowshahi a tenus la semaine passée lors de la Technology and Internet Conference organisée par Goldman Sachs à San Francisco.

Le CEO d’Uber faisait référence à des données financières selon lesquelles l’entreprise a perdu près de 4,5 milliards de dollars en 2017.

L’assainissement des comptes en vue de l’introduction en Bourse visée à l’horizon 2019 pourrait impliquer la cession des activités en Asie du Sud-Est.

Uber passerait le témoin à Grab – son principal concurrent sur place – en échange d’une participation dans le nouvel ensemble, sur le modèle de ce qui s’est déjà fait en Chine et en Russie.

Dans le premier cas, Uber a cédé sa filiale au mastodonte DiDi et récupéré 20 % de l’entité résultante (17,7 % pour la firme américaine ; 2,3 % pour ses actionnaires d’alors).

L’opération avait été annoncée à l’été 2016. Le rapprochement avec Yandex l’avait été environ un an plus tard. En est née, en Russie et dans plusieurs pays environnants, une coentreprise dont le groupe russe détient la majorité (Uber en possédant 37 %).

Grab et les autres

En un peu plus de cinq années d’activité, Grab a conquis huit marchés : Singapour (où se trouve son siège social), la Malaisie, la Thaïlande, le Vietnam, Myanmar, l’Indonésie, les Philippines et le Cambodge (dernier ajouté sur la liste, en décembre 2017).

La société financée à coups de milliards par SoftBank mais aussi par DiDi revendique plus de 2 millions de chauffeurs sur l’ensemble de ses services (taxis, VTC, autocars, covoiturage, motos-taxis). Elle affirme avoir franchi en octobre dernier le cap du milliard de trajets.

Son activité se développe avec le soutien de constructeurs automobiles comme Hyundai et Toyota, qui ont tous deux pris des participations financières. Des acquisitions alimentent aussi la stratégie. La dernière d’entre elles porte sur la plate-forme de paiement iKaaz, dans l’optique d’enrichir le e-wallet GrabPay.

La cession des activités en Asie du Sud-Est va dans le sens des attentes que SoftBank a récemment communiquées par la voie de son représentant au board d’Uber.

Le conglomérat nippon possède de nombreuses participations dans la région. Il est présent au capital de Grab, mais aussi de DiDi… et d’Ola, actif essentiellement en Inde.

Crédit photo : bfishadow via VisualHunt / CC BY

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