Uber se sépare d’Anthony Levandowski : la pression judiciaire est trop forte

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Uber et Anthony Levandowski, c’est fini. L’ingénieur, au cœur du conflit avec Google sur le vol de secrets industriels dans la conduite autonome, est remercié.

Fin de parcours chez Uber pour Anthony Levandowski.

Le départ de l’ingénieur spécialisé dans la robotique et la conduite autonome a été officialisé dans un e-mail interne dont le New York Times fait état.

Le flambeau est repris par Eric Meyerhofer, récemment investi à la tête de la division « Advanced Technologies », qui planche sur la mobilité de demain.

Voilà plusieurs mois qu’Anthony Levandowski est dans une position délicate. Son ancien employeur Google lui reproche d’avoir volé des secrets industriels avant de partir fonder sa start-up Otto (camions autonomes), finalement acquise par Uber.

Le groupe Internet a déposé, en février dernier, une plainte dans ce sens, par l’intermédiaire de sa branche Waymo, qui développe des technologies de conduite autonome.

Prétendant que le rachat d’Otto était prévu bien avant son officialisation à l’été 2016 (une transaction estimée à près de 700 millions de dollars), il en veut notamment pour preuve l’attribution, à Levandowski, de plus de 5,3 millions d’actions Uber, avec une période d’acquisition des droits démarrant au 28 janvier 2016.

Or, l’intéressé avait quitté Google… la veille, quelques jours après avoir déposé les statuts d’Otto, enregistré dans le Delaware.

Une question d’échéance

Waymo met aussi en avant un e-mail de Brian McClendon, ancien responsable de Google Maps qui avait rejoint Uber en juin 2015 pour travailler sur la partie cartographie – et qui a quitté le navire le mois dernier. L’e-mail en question concerne une réunion sur la thématique de la télédétection par laser (lidar), organisée le 13 janvier 2016 avec un certain « Anthony », qu’on peut supposer être Levandowski.

Google se dit en mesure d’apporter des preuves décisives, à condition qu’Uber produise davantage de documents sans chercher à « gagner du temps ».

La société de Travis Kalanick ne nie pas que Levandowski ait effectivement pu dérober des fichiers, mais elle affirme ne pas en avoir trouvé trace après avoir fouillé « plus de 12 To de données » et interrogé « des dizaines d’employés ».

Dans une ordonnance du 5 mai 2017, le tribunal saisi du contentieux avait donné à Uber jusqu’au 31 mai pour « rendre les fichiers à leur propriétaire légitime ». La firme assure avoir sollicité la collaboration de Levandowski, mais celui-ci s’est réfugié derrière l’un des droits que garantit le 5e amendement de la Constitution des États-Unis : la possibilité, pour une personne, de ne pas témoigner contre elle-même.

L’ingénieur semble avoir été remercié précisément pour ne pas avoir respecté cette échéance. Il s’expose, en parallèle, à des poursuites pénales, le dossier ayant été transmis au procureur des États-Unis.

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