Ubisoft s’en remet à ses actionnaires face aux ardeurs de Vivendi

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Dans le cadre de l’annonce de ses résultats financiers, Ubisoft témoigne « toute sa confiance » aux actionnaires face aux velléités de Vivendi.

Face à l’appétit de Vivendi, Ubisoft se tourne vers ses actionnaires et leur accorde « toute sa confiance ».

Le directeur financier Alain Martinez a fait passer le message ce mardi 19 juillet 2016, lors de la conférence téléphonique consécutive à la présentation des résultats trimestriels de l’éditeur français de jeux vidéo.

Petite remise en contexte : Vivendi s’est déjà emparé, au moyen d’une OPA hostile, de l’autre place forte de l’empire vidéoludique de la famille Guillemot. En l’occurrence, Gameloft.

Surtout, le groupe présidé par Vincent Bolloré monte progressivement au capital d’Ubisoft.

Détenant, depuis le 14 juillet, une participation de 22,8 % pour 20,2 % des droits de vote, il veut faire entendre sa voix au conseil d’administration, au nom d’une « représentation cohérente avec sa position actionnariale ».

La famille Guillemot s’y oppose. Soutenant que Vivendi n’est pas parvenu à lui démontrer les économies de fonctionnement qu’entraînerait un rapprochement des deux sociétés, elle envisage de renforcer sa participation – à l’heure actuelle, 9 % du capital d’Ubisoft et 15 % des droits de vote – grâce aux 150 millions d’euros dégagés par la vente de ses parts dans Gameloft.

L’attrait du e-sport

Sur le volet financier, Ubisoft enregistre, pour le 1er trimestre de son exercice fiscal décalé (du 1er avril au 30 juin 2016), un chiffre d’affaires en hausse annuelle de 44 %, à 139,1 millions d’euros, dépassant l’objectif fixé à environ 125 millions.

Ces revenus proviennent aux trois quarts (75,3 %) du digital, sachant que ce taux était de 56 % il y a un an. Dans le même temps, la base d’utilisateurs actifs au moins une fois par mois a crû de 53 %.

L’Europe, qui concentrait 46 % du CA il y a un an, n’en représente plus que 29 %. À l’inverse, l’Amérique du Nord prend du poids, à 55 % (+ 14 points ; confer la synthèse des résultats au format PDF).

La PlayStation 4 reste la plate-forme la plus lucrative, à hauteur de 31 % du chiffre d’affaires (+ 4 points). Mais la Xbox One prend de l’importance : + 12 points, à 23 %. Entre les deux, le PC est à 26 % (+ 3 points). Quant au mobile et aux produits dérivés, ils reculent de 2 points, à 12 %.

En amont de l’assemblée générale des actionnaires prévue pour le 29 septembre prochain, Ubisoft table sur un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros sur le trimestre en cours. L’éditeur se projette à plus long terme en évoquant le potentiel du e-sport et de la réalité virtuelle, avec un but : étendre ses marques au-delà de la sphère du jeu vidéo, tout particulièrement en Asie.

En illustration de l’article, Yves Guillemot, CEO d’Ubisoft.


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